Au Sénégal, les bases militaires françaises situées à Dakar et dans ses environs emploient directement environ 170 personnes, tout en générant des emplois pour 400 à 500 individus, y compris les sous-traitants.
Le mercredi 15 janvier, plusieurs centaines de civils sénégalais ont exprimé leur inquiétude à Dakar concernant le départ annoncé de l’armée française, principal employeur de certains d’entre eux. Ils ont exigé des conditions de licenciement et de reclassement satisfaisantes, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, élu en 2024 avec un programme axé sur le changement, a déclaré la fin de toute présence militaire étrangère, y compris française, d’ici 2025. Dans une déclaration rendue publique lors d’une réunion rassemblant plusieurs centaines d’employés et de sous-traitants, le personnel a exhorté l’État français à adopter « une approche centrale sur l’humain » et à proposer un plan social plus favorable que celui de 2011. Cette année-là, une réorganisation de l’armée française avait déjà entraîné des pertes massives d’emplois.
Djibril Ndiaye, secrétaire général du syndicat des employés des éléments français au Sénégal (EFS), a appelé l’État sénégalais à offrir aux travailleurs un reclassement dans les services publics ou, par défaut, à mettre en place un programme d’accompagnement pour leur réinsertion professionnelle. Malgré leur attachement à leur employeur, plusieurs travailleurs locaux ont partagé avec l’AFP leurs préoccupations quant à leur avenir, affirmant qu’ils ne souhaitent pas devenir « les agneaux du sacrifice », selon les termes des syndicats.
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal était considéré comme l’un des alliés les plus fidèles de la France en Afrique de l’Ouest. Cependant, les nouvelles autorités, en poste depuis 2024, ont promis de revoir les relations bilatérales en traitant la France sur un pied d’égalité avec les autres partenaires internationaux, dans le cadre d’une démarche visant à restaurer la souveraineté nationale.