Lors de la cérémonie solennelle de rentrée des cours et tribunaux, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a dévoilé des réformes majeures visant à transformer la justice et à encadrer l’exercice du droit de grève.
Dans son allocution, il a annoncé la création d’un comité chargé de mettre en œuvre les recommandations issues des récentes assises de la justice, un événement clé de son mandat. Ces assises, réunissant les différents acteurs du secteur, ont pour ambition de rendre la justice plus accessible, humaine et performante. Le président a souligné l’importance d’une justice proche des citoyens, ouverte au changement et à la modernisation, tout en mettant en garde contre l’autarcie du milieu judiciaire.
Abordant le thème central de cette rentrée judiciaire, le chef de l’État a confirmé l’élaboration de réformes juridiques pour encadrer le droit de grève dans les secteurs stratégiques. Bien que ce droit soit fondamental et protégé par la Constitution ainsi que par les conventions internationales, il a rappelé qu’il doit être exercé dans des conditions respectueuses des impératifs de continuité des services publics et de la liberté de travail. Des dispositifs renforcés d’arbitrage et de médiation seront également instaurés pour prévenir les conflits sociaux.
Une refonte de l’assistance judiciaire est en cours, avec un projet de loi et un décret visant à étendre l’aide juridictionnelle au-delà des prévenus en matière pénale, pour inclure les victimes et les affaires civiles. Par ailleurs, le président a insisté sur l’urgence de rouvrir l’accès à la profession d’avocat, gelé depuis plusieurs années. Il a exhorté le Barreau à organiser les examens d’aptitude nécessaires, en partenariat avec le ministère de la Justice, conformément aux normes de l’UEMOA.
Évoquant les tensions de la période 2021-2024, le président Faye a insisté sur le rôle central de la justice en tant que garante de la stabilité sociale et de la cohésion nationale. Il a rappelé aux juges leur devoir de rendre justice avec impartialité, tout en évitant toute forme d’injustice.
En conclusion, le président Faye a réaffirmé son ambition de bâtir un Sénégal fondé sur la liberté, la justice et la prospérité, où les droits individuels sont exercés dans le respect de l’intérêt général.