Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a présenté jeudi ses priorités concernant la question migratoire dans le monde, citant trois objectifs principaux : la reconfiguration des politiques nationales, la lutte contre le trafic d'êtres humains et l'accroissement des chances de migration légale.
Il a dit espérer lors d'une conférence de presse que ces objectifs figureront bien dans le Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières, sur lequel l'Assemblée générale de l'ONU doit se mettre d'accord ce vendredi avant d'être officiellement adopté lors de la Conférence intergouvernementale de Marrakech (Maroc) les 10 et 11 décembre prochain.
M. Guterres a souligné jeudi que les quelque 250 millions de migrants sont un "remarquable moteur de croissance". S'ils représentent 3% de la population de la planète, ils contribuent à hauteur de 10% du PIB mondial.
D'après le patron de l'ONU, plus de 60.000 personnes sont mortes depuis 2000 lors de voyages périlleux -sur terre comme sur mer- en quête d'une vie meilleure. On estime que plus de 68 millions de personnes ont été déplacées par les conflits armés et les persécutions, le chiffre le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le premier objectif pour M. Guterres est de reconfigurer les politiques nationales de développement et la coopération internationale au développement afin de prendre en compte le phénomène migratoire, ainsi que de créer des opportunités professionnelles pour les migrants afin qu'ils mènent une vie digne dans leurs propres pays.
Le second entend renforcer la coopération internationale contre les passeurs et les trafiquants d'êtres humains, ainsi que de protéger les victimes. Enfin, il propose que l'on puisse accroître les chances de la migration légale.
S'il est adopté, le Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières pourrait devenir le premier accord à couvrir de façon large et complète toutes les facettes de la question migratoire, telles que les raisons qui poussent les gens à partir, les cadres juridiques de la migration, la lutte contre le trafic d'être humains et les passeurs ou encore l'exploitation des retombées économiques de la migration ou du retour des migrants.