L'Agence française de développement va débloquer une somme globale de 80 millions d'euros soit environ 52,5 milliards de francs CFA qui seront alloués au développement des collectivités territoriales sénégalaises. Un contrat de financement a été signé en début de semaine à Dakar entre le gouvernement sénégalais et les représentants de l'institution. Les fonds s'ajouteront à une enveloppe de 110 millions de dollars approuvée par la Banque mondiale en janvier dernier, dans le cadre du même projet.
Seulement quelques jours après avoir débloqué 34 milliards de francs CFA pour le secteur énergétique du pays, l'Agence française de développement (AFD) a signé ce lundi 9 juillet à Dakar, deux nouvelles conventions de financement avec l'Etat sénégalais. Portant sur un montant total de 80 millions d'euros soit environ 52,5 milliards de francs CFA, l'opération est destinée à financer le Programme d'appui aux collectivités et agglomérations du Sénégal (PACASEN). « Ces financements d'un montant total de 80 millions d'euros comprenant deux prêts de l'AFD de 73 millions d'Euros, et 7 millions d'Euros appuieront la mise en œuvre effective de la deuxième phase de l'Acte III et sa traduction opérationnelle à travers le ''Programme d'opérationnalisation de l'Acte III de la décentralisation (PROACTSEN)'' », peut-on lire dans un communiqué rendu public par l'ambassade de France au Sénégal.
A terme, précise la représentation française à Dakar, le PACASEN devrait d'une part contribuer à renforcer la viabilité financière des collectivités locales. Ceci comprend « la réforme des transferts financiers de l'Etat, l'amélioration du recouvrement de la fiscalité locale et la modernisation des outils de gestion comptable des communes ». Le programme devrait d'autre part, contribuer à améliorer la performance des collectivités locales en matière de gestion et de maîtrise d'ouvrage. Il s'agira de « la mise en place de dispositifs de formations ciblées et de renforcement de capacités pour la fonction publique locale, et d'un système d'incitation à la performance permettant aux communes d'accéder à des ressources complémentaires pour financer leurs investissements et améliorer de manière substantielle l'accès à des services publics locaux de meilleure qualité », insiste l'Ambassade de France dans son communiqué.
110 millions de dollars de la Banque mondiale
Les conventions de financement avec l'AFD ont été signé par Amadou Ba, le ministre sénégalais de l'économie, des finances et du plan et Laurence Hart, directrice de l'AFD au Sénégal, en présence du chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, de l'Ambassadeur de France au Sénégal, Christophe Bigot et de la directrice des opérations pour la Banque Mondiale (BM) au Sénégal, Louise Cord. L'institution de cette dernière est fortement impliquée dans le projet.
En effet, en janvier dernier, la Banque mondiale avait approuvé pour le Sénégal, un crédit de 110 millions de dollars (93 millions d'euros) destiné à améliorer radicalement la gouvernance et l'efficacité des services publics au niveau local. « La Banque mondiale va accompagner les efforts déployés par les autorités en vue d'engager une transformation qui placera les municipalités aux manettes du développement. Le nouveau programme devrait aboutir en cinq ans à une hausse remarquable des infrastructures de services publics municipales et redynamiser, au niveau national, le processus de décentralisation budgétaire et administratif, conformément aux objectifs de l'Acte III de la décentralisation », avait déclaré Louise Cord. Selon les services de la Banque, Le PACASEN s'attachera à améliorer considérablement les ressources financières dont disposent les collectivités locales et à mettre en place les mécanismes d'incitation et de soutien nécessaires pour accroître leur performance. « Il permettra ainsi de renforcer le rôle de premier rang que sont appelées à jouer les municipalités pour mener à bien le développement local et répondre aux besoins de leurs administrés », avaient expliqué Salim Rouhana et Bronwyn Grieve, chefs d'équipe du programme à la BM.
Notons que le programme porte sur un montant global de 223 millions d'euros soit environ 146 milliards de francs CFA. Concrètement, il est cofinancé par l'AFD, la BM et l'Etat sénégalais. La part de ce dernier s'élève à 50 millions d'euros soit 32,7 milliards de francs CFA.