Diamniadio, L’architecture de nos territoires est "inachevée" et la phase un de l’Acte III de la décentralisation "n’a pas résolu" tous les problèmes de fond, a indiqué, lundi à Diamniadio, le professeur Mouhamadou Mawloud Diakhaté de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
"L’architecture de nos territoires est inachevée. La phase 1 de l’Acte III de la décentralisation n’a pas résolu tous les problèmes de fond de la décentralisation", a-t-il dit lors de l’ouverture de la Conférence nationale sur l’aménagement et l’attractivité du territoire (CNAAT).
Selon le Pr Diakhaté, par ailleurs président du comité scientifique de la CNAAT, "cette ambitieuse réforme territoriale que l’Acte III de la décentralisation ne sera un succès définitif que lorsque des réponses seront trouvées aux interrogations persistantes concernant, entre autres, le découpage optimal ou idéal type des collectivités territoriales afin de corriger les incohérences hérités d’anciennes scissions de nature politique et électorale".
L’universitaire a en outre suggéré la définition d’un cadre technique de promotion de l’intercommunalité, de la trans-communalité voire l’inter territorialité sous l’empire des pôles territoires.
Mouhamadou Mawloud Diakhaté a également appelé à "l’adoption d’une géographie et d’un contenu de pôle territoire échelle de gouvernance pertinente qui devront structurer le territoire national en réseaux économiques intelligemment imbriqués capables de porter le progrès et leur propre développement".
Le président du comité scientifique de la CNAAT a poursuivi en plaidant pour "l’invention de nouvelles fonctionnalités pour les anciennes communautés rurales devenues communes et l’adoption d’une réforme dédiée à la fiscalité territoriale".
Le professeur Diakhaté milite aussi pour "l’adoption d’une loi d’orientation de l’aménagement du territoire pour le développement durable des territoires, le parachèvement de la mise en œuvre de la fonction publique territoriale, la prise en compte dans stratégies territoriales nationales des impacts probables des processus d’aménagement pour l’intégration sous régionale".
"Ce n’est pas trahir en secret de dire que l’ensemble des acteurs attend avec impatience de développement optimal de l’Acte III de la décentralisation à travers sa seconde phase", a fait savoir le président du comité scientifique de la CNAAT.
"L’Etat du Sénégal n’a plus vocation à tout faire, à tout coordonner. Il doit faire faire, il doit responsabiliser sans renoncer à sa mission régalienne. Il doit, en quelque sorte, être au service du territoire. Ce qui engage tous les acteurs dans une révolution mentale et comportementale voire une révolution culturelle ou copernicienne", a souligné le Pr Diakhaté.