La Direction générale des Elections a annoncé, hier à Dakar, le rejet de la demande d’inscription de Karim Wade sur les listes électorales.
Le ministre de l’Intérieur l’avait annoncé, lors de son passage récemment à l’Assemblée nationale. Hier, la Direction générale des Elections l’a confirmé. Le candidat investi du Parti démocratique sénégalais ne figure pas sur les listes électorales et ne peut, par conséquent, être éligible à la prochaine élection présidentielle de 2019. Le directeur de la Formation et de la Communication de la Dge l’a dit, lors de la publication des listes électorales provisoires issues de la dernière révision exceptionnelle ainsi que sur la période contentieuse qui suivra. Bernard Casimir Demba Cissé, selon qui la demande introduite à cet effet par Karim Wade a été rejetée, soutient que les chances de l’ancien ministre de la Coopération internationale d’être inscrit sur les listes électorales ont été réduites par le Code électoral.
Il cite, à cet effet, l’article L31 du Code électoral qui stipule : ‘’Ne doivent pas être inscrits sur la liste les individus condamnés pour crime, ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine avec sursis d’une durée supérieure à un mois assorti d’une amende pour vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiant, détournement, soustraction commis par un agent public, corruption et trafic d’influence (…).’’ Le directeur de la Communication de la Dge poursuit que le même article cite ceux condamnés à plus de 3 mois sans sursis ou ceux condamnés à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à 6 mois pour un délit autre que ceux énumérés.
Un ensemble d’éléments sur lesquels les services centraux se sont fondés pour dire que Karim Wade ne devrait pas être inscrit sur les listes électorales. La Direction générale des Elections précise, toutefois, que le fils de l’ancien président de la République n’est pas un électeur radié. ‘’Il ne s’était pas déplacé, lors de la refonte des listes électorales et tous les autres citoyens qui sont dans son cas avaient été enlevés des listes. La refonte et la révision permettaient justement à tous ceux qui ne s’étaient pas déplacés de pouvoir s’inscrire et d’être ajoutés et, selon Bernard Casimir Cissé, Karim Wade a usé de son droit, mais pas au même titre que son père ou sa mère qui se sont déplacés pour participer à la refonte des listes électorales’’.
Toutefois, il relève qu’il reste encore une possibilité au candidat du Pds de s’inscrire sur les listes électorales. Car, ‘’tout citoyen sénégalais dispose, durant cette période de contentieux, du droit de saisir le président du tribunal d’instance, le chef de la représentation diplomatique ou consulaire qui, en l’espèce, agirait comme s’il s’agit d’un magistrat et sa décision s’impose à l’administration et les voies de recours supplémentaires lui restent ouvertes’’.
495 919 demandes d’inscription
Les services de la Direction générale des Elections ont été également interpellés sur l’inscription sur les listes électorales de Khalifa Sall qui est dans les liens de la détention, dans le cadre de la caisse d’avance. A ce propos, M. Cissé fait savoir que ce cas est encore pendant devant la justice et, par conséquent, ils ne peuvent pas s’y prononcer.
En outre, revenant sur l’objet de la rencontre, le directeur de la Communication et de la Formation de la Dge déclare qu’il a été dénombré, durant la période du 1er mars au 30 avril 2018, 495 919 demandes d’inscription dont 440 547 enregistrés sur le territoire national et 55 272 à l’étranger. Il s’agit, ainsi, pour l’intérieur du pays, de 381 052 demandes d’inscription dont 59 248 modifications d’adresse, 58 changements de statut, 189 radiations. Au même moment, l’étranger enregistre 50 052 demandes d’inscription, 5 214 demandes de modification, 6 changements de statut et aucune demande de radiation. M. Cissé précise, également, que les services centraux ont procédé, au même moment, au toilettage du fichier électoral. Ce qui a permis, selon lui, d’effectuer la radiation d’office des électeurs décédés et ceux condamnés à des peines ne leur permettant pas de figurer sur les listes électorales.