Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article
Sport

Coupe du monde 2018 - Sénégal : au-delà de la désillusion, plier mais ne pas rompre
Publié le dimanche 1 juillet 2018  |  afrique.lepoint.fr
Mondial
© aDakar.com par MC
Mondial 2018: les Sénégalais jubilent à Abidjan après la victoire des Lions (2-1) face à la Pologne
Comment


L'élimination des Lions de la Téranga a assommé les Sénégalais. Presse et Sénégalais de la rue ont accusé le coup, même si certains ont vite essayé de tourner la tête vers les prochaines échéances : CAN 2019 et Mondial 2022.

L'affliction est à la hauteur des espoirs nourris à la suite de prestations, devant la Pologne, à un degré moindre devant le Japon, enfin devant la Colombie, somme toute respectables. Car se faire éliminer d'une Coupe du monde sur la base du nombre de cartons jaunes, c'est proprement cauchemardesque. Or, c'est ce qui est arrivé à l'équipe du Sénégal qui était, après l'élimination dans les dernières minutes du Nigeria par l'Argentine, le dernier représentant de tout un continent : l'Afrique. Autant la presse que le Sénégalais de la rue ont accusé le coup.

« Tout simplement cruel »

« Cruelle désillusion » : ces deux mots étaient partout dans les kiosques de presse ce vendredi matin au Sénégal. Des unes de journaux qui faisaient écho à la réaction des supporteurs des Lions à Dakar. Tous sont tombés de haut, sur cette sortie « par la petite porte », au fair-play. Alioune, étudiant, mains sur la tête, n'y revient pas : « On y a cru jusqu'au bout, on pensait obtenir le match nul. Les Lions ont dominé la rencontre et la Colombie était moins méritante. » Le coup de sifflet final aura assommé les habitants de Dakar qui avaient fêté la victoire du Sénégal contre la Pologne le 19 juin comme s'ils avaient remporté la Coupe. C'est « tout simplement cruel » pour le quotidien Les Échos. Pour Babacar, au volant de son taxi jaune et noir, aussi, sa gorge se serre quand on lui demande s'il a suivi le match. Il pense ne pas être vu, mais le rétroviseur trahit une montée de larmes dans ses yeux. « J'ai suivi toutes les Coupes du monde depuis le Mexique en 1986. En 2002, on a vécu quelque chose d'extraordinaire, on a cru qu'on pouvait faire mieux encore cette année. Que c'est dur de sortir maintenant. »

Le penalty non sifflé qui fait si mal

Le journal L'Enquête souligne un « scénario catastrophe » dans lequel le « classement au fair-play aura eu raison des Lions », selon Libération. Parmi la pléthore de supporteurs amers, quelques-uns rembobinent : « Cette phase de poules s'est jouée dans le match contre le Japon. On a mené deux fois au score et on s'est fait rattraper. Il fallait faire la différence à ce moment-là. On n'en serait pas là en ce moment en train de se demander ce qui s'est passé », analyse Bachir, venu voir le match à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. Et de poursuivre : « On savait que la Colombie était une grande nation de foot, ils ont Falcao, James, Cuadrado qui ont tous joué la Ligue des champions. Il ne fallait pas trop compter sur ce match. On a loupé le coche. On peut considérer qu'ils ont donné le meilleur aujourd'hui. Ils ont perdu, c'est la loi du sport. Il faut s'y plier. »

Tous ne sont pas si cléments. Sur les trottoirs, dans les bars, devant les portiques des maisons, on refait inlassablement le match. On parle surtout de ce penalty non sifflé après une faute de Sánchez Mina venu contrer Sadio Mané à la 16e minute. L'assistance vidéo réclamée par l'arbitre ne donnera pas raison à l'attaquant sénégalais. La théorie du complot fait de nombreux adeptes dans la rue, dans la presse et chez les personnalités publiques. Les journalistes du Dakar Times ne font pas dans la modération et crient, pêle-mêle, aux matches truqués, à la corruption et aux arbitres achetés. Abdoulaye Mamadou Guissé, candidat déclaré à la présidentielle sénégalaise de 2019, souscrit à cette version. Il s'est fendu d'un tweet sans équivoque : un photomontage de l'arbitre penché sur un écran qui affiche « 200 000 dollars pour ignorer le penalty ».

Déception réelle, mais déjà cap sur les compétitions futures
Si les réactions sont virulentes, c'est que la blessure est grande pour les Sénégalais. Les regrets l'emportent pour l'instant sur les encouragements. À chaud, Le Soleil déplore les « fatales quinze dernières minutes de match » pendant que Direct Info reproche aux Lions d'avoir « encore raté le train de l'histoire ». Pour Cheikh Faty, chauffeur privé, la déception tient surtout à la portée significative de cette défaite. « Il n'y a plus d'équipe africaine en lice, c'est triste. Pour des pays qui ont des championnats sous-développés, peu de stades, pas de pelouses, c'est toujours une belle revanche d'aller plus loin », souffle-t-il. Pas découragé pour autant, il est sûr que Dakar aura bientôt l'occasion de vibrer à nouveau derrière ses Lions. « L'équipe était peut-être encore un peu jeune, analyse Cheikh, mais Aliou Cissé a mis la sélection sur la bonne voie et est en train de construire un vrai collectif. Il faut maintenant se préparer pour la prochaine Coupe d'Afrique des nations, puis pour le Mondial au Qatar Les Lions y seront, soyez-en sûrs ! » conclut-il.
Commentaires