La montée de l’extrémisme violent au Sahel central est due à l’incapacité des États à assurer la sécurité et la fourniture de services publics de base, révèle un rapport de l’organisation de consolidation de la paix International Alert.
« Cette étude, s’appuyant sur de nombreux entretiens avec les communautés peulhs au Burkina Faso, au Mali et au Niger, explore les raisons pour lesquelles les jeunes décident ou non de rejoindre un groupe armé », explique l’organisation.
Le rapport souligne que les idéologies d’inspiration religieuse ne sont pas forcément à l’origine de la radicalisation, mais que « les abus d’État et la corruption généralisée y apparaissent comme les principaux facteurs déclencheurs du ralliement de certains jeunes peulhs aux groupes armés. »
En outre, il établit clairement « un manque total de confiance des communautés locales envers les forces de défense et de sécurité. »
Les conversations avec certains jeunes dans la zone cible ont aussi permis de comprendre qu’il y a une relation entre l’engagement dans les groupes terroristes et le désir d’amélioration du statut social des radicalisés.
Dans cette partie de l’Afrique, la force conjointe du G5-Sahel a été mise sur pied par cinq armées nationales pour combattre Boko Haram, mais le rapport soutient que « cette force soutenue financièrement et politiquement par des acteurs internationaux risque sérieusement d’aller à l’encontre de ses ambitions de réduction de la violence et au contraire de porter préjudice à la stabilisation régionale et au bien-être des populations. »
En conclusion, l’organisation de consolidation de la paix International Alert invite « les partenaires internationaux des pays sahéliens à encourager les gouvernements nationaux à rendre des comptes à leurs citoyens, à favoriser l’accès à la justice et à réduire les inégalités qui poussent les jeunes en marge de la société et dans les rangs des groupes extrémistes. »