Les organisations Human Rights Watch et TRIAL International ont annoncé, lundi, que deux Togolais ont récemment été identifiés parmi une cinquantaine de migrants ouest-africains massacrés en 2005 par une unité paramilitaire contrôlée par l’ancien président gambien, Yahya Jammeh.
« Nous pensons que Yawovi Agbogbo et Kossi Odeyi ont été assassinés (tout comme de nombreux Ghanéens) par un escadron de la mort sous les ordres du président Yahya Jammeh », a annoncé Reed Brody, conseiller juridique à Human Rights Watch, cité par un communiqué reçu à APA.
En juillet 2005 en effet, ces deux ressortissants togolais avaient quitté le Sénégal à bord d’un canot motorisé aux côtés de dizaines de Ghanéens ainsi que des Nigérians, des Sénégalais, des Ivoiriens et un Gambien, dans l’espoir d’atteindre l’Europe, explique Human Rights Watch, avant d’ajouter que c’est trois jours plus tard qu’Agbogbo a appelé sa famille pour signaler qu’ils avaient été arrêtés en Gambie, mais n’a plus donné signe de vie après.
A cet effet, indique le document, les familles de victimes ont appelé le gouvernement togolais à soutenir les efforts entrepris au Ghana pour mener des enquêtes et engager des poursuites relatives à cette affaire.
« Le gouvernement togolais devrait soutenir les efforts du Ghana visant à traduire les meurtriers en justice », a estimé M. Brody.
S’appuyant sur leur rapport conjoint, Human Rights Watch et Trial International ont soutenu que la marine gambienne avait arrêté les migrants le 22 juillet 2005 (date anniversaire de la prise de pouvoir de Yahya Jammeh en Gambie en 1994) et les a accusés d’être des mercenaires impliqués dans une tentative de coup d’État.
Parmi la cinquantaine de migrants, HCR précise que le Ghanéen Martin Kyere, est l’unique survivant connu à ce jour.
Après 22 ans au pouvoir, Yaya Jammeh a perdu l'élection présidentielle gambienne de décembre 2016 face à Adama Barrow et vit depuis janvier 2017 en Guinée équatoriale.