Programme d’équipement agricole : Aminata Mbengue Ndiaye pour l’intégration des équidés

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Publié le samedi 23 juin 2018 | Enquête Plus

© Autre presse par DR
Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l`élevage

Le Ministère de l’Elevage et de la Production animale Aminata Mbengue Ndiaye a plaidé, hier, pour l’intégration des équidés de trait dans le programme d’équipement agricole. Elle présidait un atelier de restitution d’une étude sur l’apport économique de ces animaux domestiques.

Dans le bassin arachidier, l’absence de force de traction des équidés attelés au matériel agricole se traduit par une baisse des superficies cultivées en arachides de 75% et de 44% pour le mil. Ces chiffres émanent d’une étude de l’Ong Brooke sur la contribution économique des équidés de trait au Sénégal. Le document indique que les effets sur les productions se traduisent par une réduction des quantités produites qui seraient de 78% pour l’arachide, 45% pour le mil et 46% pour le maïs. ‘’Les pertes de revenus consécutives à ces baisses de productions attendues pour les différentes cultures se chiffreraient à environ 945 000 F CFA, soit les 2/3 des revenus annuels moyens des ménages. L’estimation de la valeur de ces services donne pour le transport rémunéré un revenu moyen annuel estimé à 243 000 F CFA et, pour les services non rémunérés, une valeur de 395 000 F CFA par an’’, lit-on dans la note.

D’ailleurs, le ministre de l’Elevage et de la Production animale, Aminata Mbengue Ndiaye, a estimé qu’une meilleure exploitation de la force des équidés utilisée dans l’agriculture se traduira ‘’forcément’’ par l’augmentation de produits agricoles. Mais aussi, l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages. ‘’Il est donc nécessaire aujourd’hui de créer des débouchés incitatifs pour la production chevaline. Le matériel agricole remis dernièrement aux agriculteurs à travers le pays ne pourrait être utilisé si nous n’avons pas des animaux de trait qui sont en bonne santé’’, a-t-elle dit. Ainsi, en plus du matériel agricole, du suivi vétérinaire et de l’encadrement, le ministre a soutenu qu’il est ‘’essentiel’’ de continuer à fournir des chevaux de trait performants aux exploitants ruraux et aux autres utilisateurs. Sur ce, elle a appelé le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural à ‘’intégrer les équidés dans les programmes d’équipement agricole’’.

Aminata Mbengue Ndiaye a relevé que la Commission de l’Union africaine a récemment validé la stratégie pour le bien-être animal en Afrique et lancé une plateforme africaine pour cette cause. ‘’Je réitère l’engagement du gouvernement pour plus de valorisation de la traction animale, notamment pour le renforcement du programme d’amélioration génétique et par un engagement politique plus important en faveur des équidés de trait qui constituent des atouts économiques et des sources de revenus directs et indirects’’, a-t-elle rassuré.

462 000 ânes et 544 000 chevaux

Pour sa part, le conseiller technique en Elevage du Premier ministre, Dr. Pape Seck, a invité les autorités sénégalaises et l’Ong Brooke à un partenariat visant à améliorer la collecte de données concernant l’utilisation des équidés de trait. En réalité, d’après les acteurs, les équidés de trait ont un rôle économique et social très important à travers la force de traction qu’ils pourvoient pour différentes activités économiques et sociales. ‘’Cette dernière n’est pas évaluée à sa juste valeur d’où leur faible considération dans les politiques et stratégies sectorielles de développement de l’élevage, de l’agriculture et des transports. L’absence de preuves irréfutables sur la contribution des équidés de trait dans les économies rurales et urbaines contribue à cet état de fait’’, a expliqué Dr. Mactar Seck, lors de la présentation de l’étude.

Pour améliorer les conditions de traitement des bêtes de somme, il affirme qu’il faut appliquer l’arrêté interministériel portant réglementation du transport par les véhicules à traction animale sur l’ensemble du territoire national pour mieux organiser le transport hippomobile. Egalement, initier des actions de sensibilisation pour une meilleure prise en compte du bien-être des ânes en milieu pastoral. A noter que sur l’étendue du territoire national, il est dénombré au total 462 000 ânes et 544 000 chevaux.

MARIAMA DIEME

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