Au finish, ce garçon aura beaucoup déçu. Même s’il continue à figurer en bonne place dans la liste inconsistante des musiciens (cabotins) sénégalais, dont les œuvres n’auront jamais assez d’envergure pour prendre l’avion. Ces gars-là ne dépasseront jamais l’âge du bronze et les frontières de l’axe Dakar-Banjul, pour optimiser leur cause !
A un certain moment pourtant, on avait cru que le jeune Pape Diouf avait beaucoup d’avenir, qu’il pourrait même un jour succéder au Roi du Mbalakh. Mais c’était mal connaitre l’homme qui venait de découvrir l’argent facile chez des mélomanes dont la culture s’arrête pile, une fois franchie la station des chants scolaires comme « frère Jacques. ».
Au lieu de se tapir dans l’ombre et de consacrer tout son temps à travailler sa musique, faire des recherches et solliciter les grands pour rendre sa musique épaisse, Pape a tout de suite opté pour le laudatif cru. Celui qui rapporte plus que le loto. Plus griot opportuniste, tu meurs. Il peut tout chanter avec le même air, et ce ne sont guère les ressemblances et les points de suture de ses œuvres qui parassent capables de le déranger outre mesure.
C’est le seul chanteur d’ailleurs à avoir réussi de nouvelles créations, rien qu’à partir d’onomatopées. Tour à tour, la presque totalité des hommes riches de ce pays est passée dans son répertoire, ainsi renouvelé tous les six mois ?
Il suffit de compte avec moi. En moins de deux ans, il a pondu un titre spécial consacré à Cheikh Amar, un autre, « Malaw », avec le gambien Baye Babou. Puis « Dignité » (pour chanter Pape Mael Diop le Dg de l’aéroport qui lui a acheté cash plus de 3000 albums), suivi de « yenguel Guesseum » « Du dégne, « rakadiou »….ouf.
Même les ordis se plantent en voulant recenser les trop nombreuses chansons de cet artiste qui ne semble jamais repu.