Saint-Louis (Sénégal) - Les étudiants de l'université
Gaston Berger de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, ont décidé jeudi de
mettre fin à partir du 25 juin à la grève qu'ils observaient depuis la mort
d'un des leurs, tué le 15 mai lors d'affrontement avec la gendarmerie.
"Invite est faite aux camarades de regagner les amphithéâtres lundi
prochain", a déclaré Babacar Cissé, l'un des responsables de la Coordination
des étudiants de Saint-Louis (CESL) à l'issue d'une assemblée générale de plus
de cinq heures.
A la requête des autorités académiques, la gendarmerie était intervenue le
15 mai sur le campus de Saint-Louis, où les étudiants manifestaient pour
obtenir le paiement de leurs bourses. Ils avaient également décrété une
journée "sans ticket" afin de se servir gratuitement au restaurant
universitaire.
Lors des affrontements avec la gendarmerie, Fallou Sène, un étudiant de 25
ans, marié et père d'un garçon, avait été tué "suite à une blessure par arme à
feu", selon les premiers éléments d'une enquête qui est toujours en cours.
Tout en appelant à la reprise des cours, la coordination étudiante a
décrété jeudi une nouvelle action de "96 heures sans ticket".
Après la mort de Fallou Sène, les étudiants de plusieurs villes
universitaires du pays, dont Dakar, étaient partis en grève et avaient
organisé des manifestations, dont certaines émaillées de heurts avec les
forces de l'ordre.
Fin mai, le président sénégalais Macky Sall avait annoncé une augmentation
des bourses et une baisse du prix des repas dans les universités publiques.
La grève avait été levée partout, sauf à Saint-Louis, où le recteur et un
autre responsable universitaire ont été limogés, mais où les étudiants
continuaient à réclamer justice pour leur camarade et la démission de
plusieurs ministres, dont celui de l'Enseignement supérieur et de l'Intérieur.
La coordination étudiante n'a pas immédiatement expliqué les raisons de la
fin de la grève mais a promis de le faire dans les prochains jours.
La mort Fallou Sène a suscité une vague d'émotion au Sénégal, où les deux
derniers cas d'étudiants tués dans des confrontations avec les forces de
l'ordre remontaient à 2001 et 2014, et mis en lumière les difficiles
conditions de vie sur les campus.
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