La Caritas Sénégal a lancé, hier, une campagne nationale d’action en faveur des migrants et réfugiés. L’objectif est d’encourager les communautés à développer un esprit de partage envers cette couche estimée à plus de 30 mille individus.
Caritas Sénégal organise une campagne d’action en faveur des migrants et réfugiés. Cette Semaine d’action mondiale, initiée par les 165 organisations de Caritas International, se tient du 19 au 24 juin 2018. D’après le secrétaire général de Caritas Sénégal, abbé Alphonse Seck, qui présidait hier une conférence de presse, l’esprit de cette campagne est de ‘’partager le chemin’’ avec les migrants. Il s’agit, selon lui, d’encourager les communautés à rencontrer, à connaitre et à partager avec ces derniers. ‘’Nous voulons, à travers cette Semaine d’action mondiale, que chaque personne touchée par la migration puisse vivre son expérience de façon différente et positive. Que les idées préconçues soient revues, que soient créés des lieux de rencontres et de dialogues entre les migrants et les communautés locales’’, a expliqué abbé Seck.
Dans ce dessein, deux repas à partager sont prévus par l’Eglise. Le samedi 23 juin à la prison des hommes du Camp pénal avec près de deux cent cinquante convives, pour la plupart des migrants en prison (191 migrants au Camp pénal) et le dimanche 24 à la paroisse Saint Joseph de Médina, avec près de deux cents migrants et réfugiés. L’idée du repas, a soutenu le secrétaire général, fait sens sur plusieurs plans. ‘’Dans toutes les cultures, c’est un moment important de la vie, de la journée, et le repas appartient à notre quotidien le plus ordinaire comme à nos célébrations. Il peut constituer un moment de grande communion, lorsqu’il est pris ensemble, partagé avec d’autres’’.
Pour lui, le ‘’repas partagé’’ doit permettre de rejoindre les personnes en migration, pour leur offrir un moment de fraternité. Ce qui est ici recherché, c’est la rencontre et la culture de la rencontre qui sont un message important de la campagne. ‘’Cet échange peut permettre de développer un sentiment d’appartenance, de formuler des messages d’espoir, de faire de ce moment une rencontre des cœurs qui fasse dépasser les peurs qui freinent l’élan vers l’autre. Dans un repas, on veillera à donner la parole aux migrants, pour entendre leur histoire et se donner la chance, la grâce de partager le chemin avec eux’’, a dit abbé Alphonse Seck.
L’autre temps fort de la semaine mondiale sera constitué par le panel sur la migration prévu le vendredi 22 juin. Le coordonnateur du Point d’accueil pour les réfugiés et les migrants (Pari), Alouise Sarr, a rappelé que quand la problématique des migrants a commencé, en 1995, l’Eglise s’est réunie pour apporter des solutions. ‘’Nous accueillons 2 000 migrants annuellement venus d’une trentaine de pays. Le plus grand nombre vient de la communauté centrafricaine. Ce qui fait que nous avons plus de 30 mille migrants et réfugiés. Ce n’est pas facile d’accueillir l’étranger. Mais, avec le cœur, on y arrive’’, a dit M. Sarr. Ces migrants sont constitués de différents types. Il y a les réfugiés politiques, ceux qui sont animés par des raisons économiques et une autre catégorie constituée d’étrangers en situation régulière. ‘’Il y a aussi les Sénégalaises qui partent à la recherche du travail dans d’autres pays. A leur retour, elles trouvent des coépouses chez elles et n’acceptent pas cette situation. Nous les aidons à se réinsérer’’, a-t-il expliqué.