Les ateliers de réparation des motos "Jakarta", l’un des moyens de locomotion les plus utilisés dans la ville de Kolda, ne désemplissent plus à la veille de l’Aid el fitr, communément appelé Korité au Sénégal.
A l’image des commerçants qui mettent les bouchées doubles et déploient des trésors d’imagination pour attirer et satisfaire les clients dans les marchés en pleine effervescence, les réparateurs des deux-roues font aussi tout leur possible pour remettre en état vélos et motos.
Les deux roues, en particulier les motos "Jakarta" sont fortement prisés par les populations du Fouladou. En plus de faciliter la mobilité à Kolda, la capitale régionale, ils favorisent également les déplacements vers les autres localités de la région.
Et, ils rivalisent même avec les bus "Tata" mis sur le marché il y a peu plus d’un mois. Cet état de fait occasionne par endroits des embouteillages monstres sur certaines principales artères envahies par les étales des commerçants ambulants.
A Kolda, à l’occasion de fêtes comme l’aïd-el-fitr, moment où les visites mutuelles entre parents et voisins sont fortement recommandées, on vérifie d’abord l’état de son vélo ou de sa moto. Une manière de s’assurer qu’on pourra rallier les villages alentours en toute autonomie vu l’arrêt de la quasi-totalité des moyens de transport urbain et interurbain le jour de la fête.
Aussi certains ateliers mécaniques ne désemplissent-ils pas en cette veille de Korité. Et certains propriétaires d’engin en ont presque perdu le sommet, car surveillant de près les réparations avec l’espoir de repartir avec leur vélo ou leur moto en état de marche et sans crainte d’avoir des ennuis mécaniques.
Cette situation fait bien les affaires des mécaniciens qui voient leurs chiffres d’affaires augmenter à l’image d’Amadou qui, malgré la forte canicule et les rigueurs du Ramadan, a le sourire aux lèvres.
"Je remercie Dieu. Pour le moment, les affaires marchent bien et depuis une semaine, nous avons beaucoup de clients qui viennent de la commune, mais la majorité nous viennent des villages où maintenant il y a beaucoup de motos. Je travaille en équipe avec mes apprentis et en moyenne, je rentre avec 20.000 à 30.000 et ceci après avoir motivé mes apprentis", déclare-t-il.
A quelques 20 mètres de l’atelier d’Amadou se trouve celui d’Ibrahima, qui répare des vélos.
"Vous savez, actuellement, c’est notre campagne. Il y a la campagne arachidière, celle de la noix de cajou qui profitent aux opérateurs et autres détaillants. C’est notre tour avec les grands événements comme la Korité où nous avons beaucoup de sollicitations. +Alhamdoulilah+, on rend grâce à Dieu. C’est avec ce travail que nous gérons nos foyers et préparons la fête de Korité."
Plus loin, un groupe de jeunes mécaniciens s’affairent autour d’une moto avant le retour du maître des lieux parti à la recherche de pièces détachées.
Le travail des jeunes apprentis s’effectue sous l’œil vigilant du propriétaire de l’engin assis sur une chaise et vêtu d’un boubou jaune, un chapeau blanc sur la tête. Il scrute dans les moindres détails les faits et gestes des jeunes mécaniciens. Des fortes rumeurs de vols de pièces circulent en effet à propos de certains mécaniciens véreux.
Le coût de réparation d’une moto ou d’un vélo varie en fonction de la panne et peut aller de 500 FCFA à 5000 FCFA.
A l’image des mécaniciens, les propriétaires de salons de coiffure voient également leurs chiffres d’affaires croître en cette veille de fête.
Ces salons où les prix sont de 500 à 1000 francs pour les hommes et autour de 3000 francs pour les femmes, sont presque littéralement pris d’assaut, surtout par la gent féminine.
MG/ASG/ASB