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Querelles de borne-fontaine dans le “Macky“: L’Apr face à ses propres démons
Publié le mercredi 13 juin 2018  |  Enquête Plus
Université
© Autre presse par DR
Université républicaine de la COJER
Saly, le 5 décembre 2016 - Le chef de l`État Macky Sall a présidé l`Université républicaine de la Convergence des jeunesses républicaines de l`Alliance pour la République (Apr).
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C’est un tournant décisif dans la vie de l’Alliance pour la République. A quelques jets de la présidentielle de 2019, les divergences se multiplient dans le camp de la majorité. Qui pour se positionner dans l’appareil d’Etat, qui pour lancer d’ores et déjà la bataille de succession. Certains, à tort ou à raison, accusent le ministre de l’Economie et des Finances d’être derrière les déboires de certains de ses collègues. Mais il serait de mauvais aloi de mettre toutes les querelles du ‘’Macky’’ sur le dos de l’argentier de l’Etat.

En public, ils prêchent tous la solidarité gouvernementale. Mais, en coulisse, les coups bas fusent de tous les bords. Pendant longtemps, le cocktail a tenu bon. Malgré les nombreux périls qui le guettaient. Mais plus on s’approche de 2019, plus les ambitions s’affichent dans le ‘’Macky’’. Ces derniers temps, les guerres de positionnement ont pris une autre dimension. Ce sont des personnalités de premier rang qui sont accusées, à tort ou à raison, de se mettre des bâtons dans les roues. Et la moindre étincelle suffit parfois pour mettre le feu dans la maison du chef de l’Etat.

Après la question des bourses qui a mis à nu, selon certaines affirmations, les divergences entre le ministre universitaire Mary Teuw Niane et son homologue des Finances Amadou Ba, c’est le scandale du Prodac qui laisse de nouveau paraitre le manque de solidarité dans le gouvernement du président Sall. A quelles fins ? Certains y voient déjà une lutte entre ténors, pour le contrôle de l’Alliance pour la République, au-delà même de l’élection présidentielle de 2019. Pour certains responsables dudit parti, c’est un secret de Polichinelle que l’actuel ministre de l’Economie et des Finances est en train de tout faire pour se positionner comme dauphin. Les mêmes sources indiquent que d’autres responsables du parti s’activent pour imposer le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne.

Dans tous les cas, soutiennent nos interlocuteurs, ce énième conflit est révélateur d’un malaise beaucoup plus profond qui mine le gouvernement de Dionne. Ce qui, selon leurs dires, a poussé le ministre du Tourisme à rendre le tablier pour mettre à l’aise le président de la République. Certains proches du ministre démissionnaire restent persuadés que l’argentier de l’Etat est le parrain d’une cabale contre leur mentor. S’appuyant sur le fait que l’Igf est sous sa tutelle, ils estiment que ce dernier a utilisé le rapport pour nuire à l’ancien ministre de la Jeunesse.

Toutefois, si comme le prétendent certains, Amadou Ba veut la tête de Mame Mbaye Niang pour la bataille de Dakar, le Premier ministre Dionne, lui, tient au fils d’Imam Mbaye Niang. D’où son implication personnelle pour le maintenir dans l’attelage gouvernemental.

Mais ce conflit est loin d’être le seul qui trouble le gouvernement du président Sall. Ces derniers temps, la presse avait même parlé d’une rencontre en haut lieu pour arrondir les angles entre deux ‘’gladiateurs’’ du régime, en l’occurrence le ministre des Finances et celui de l’Enseignement supérieur. Si l’ancien recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, universitaire émérite, s’est depuis lors emmuré dans le silence, ce n’est pas le cas de son vis-à-vis. Vendredi dernier, répondant à ses détracteurs qui lui imputent le non-paiement des factures des établissements privés, Amadou Ba avait expliqué que ‘’cette situation résulte du dépassement des autorisations budgétaires’’. Alors de deux choses l’une : soit il y a fraude du côté des établissements privés, soit c’est bien de la faute de Mary Teuw Niane qui aurait orienté plus de bacheliers que prévu. Selon certaines informations, malgré les tentatives de rapprochement, la guerre reste latente entre les deux têtes de gondole du parti présidentiel.

Mais les démons qui divisent les ministres de Macky Sall n’ont pas commencé à sévir aujourd’hui. Il y a quelques années, la presse avait largement relaté des querelles entre l’ancien ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye et son ministre délégué d’alors en charge des Sénégalais de l’Extérieur, Souleymane Jules Diop. Aujourd’hui, le premier nommé ne siège plus dans l’attelage gouvernemental. Au ministère de la Femme et de la Famille, les mêmes constats ont été faits entre Mariama Sarr et son délégué Moustapha Diop qui lui faisait de l’ombre. Mais, à n’en pas douter, la guerre la plus retentissante s’était déroulée entre Diène Farba Sarr, alors ministre du Renouveau urbain, et son délégué Fatou Tambédou. Des querelles de borne-fontaine qui, selon certains analystes, risquent d’être le principal adversaire du régime en 2019.
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