Le Sénégal va participer à sa deuxième Coupe du monde de football, après la belle épopée de 2002 qui s’était terminée en quart de finale. Dans ce compte à rebours du Mondial 2018 (du 14 juin au 15 juillet), EnQuête vous présente les ‘’Gaïndé’’ (Lions) qui veulent écrire leur propre histoire. Aujourd’hui, nous allons à la découverte de Mame Biram Diouf (attaquant), Lamine Gassama (latéral droit), Salif Sané (défenseur ou milieu) et Saliou Ciss (défenseur).
PROFIL DE ... MAME BIRAM DIOUF (ATTAQUANT)
Le dynamiteur
Malgré la pléthore d’attaquants dont regorge le Sénégal, Mame Biram Diouf fait partie de ceux dont la place était garantie pour la Coupe du monde. L’avant-centre de Stoke City est l’un des hommes de confiance d’Aliou Cissé. Même la commotion cérébrale contractée lors du match amical de jeudi dernier au Luxembourg (0-0) n’a pu l’écarter du groupe (il a repris les entraînements). Parce que sur le terrain, le Parcellois est presque irréprochable... sauf son manque d’efficacité parfois inquiétant. En termes de don de soi, il est un exemple. Diouf a toujours mouillé le maillot.
Le premier Sénégalais à évoluer à Manchester United peut frustrer par son manque de réalisme mais il demeure un joueur très utile pour la Tanière. Sa combativité, sa rapidité et sa grande générosité dans l’effort permettent souvent de créer le déséquilibre et les brèches pour ses coéquipiers.
Mais pour ce tournoi mondial en Russie, les Sénégalais pourraient retrouver un Mame Biram Diouf plus ‘’tueur’’. Longtemps utilisé comme arrière droit dans un milieu à cinq (ou défense à cinq à Stoke City, selon les phases de jeu), l’ancien pensionnaire du Jaraaf de Dakar a retrouvé l’axe de l’attaque des The Potters après le départ du coach Mark Hughes et l’arrivée de Paul Lambert sur le banc de touche. Ses six buts en 35 matches de Premier League anglaise n’ont pu empêcher Stoke City de descendre en Championship (D2). La plupart des réalisations ont été signées en fin de course.
Sélectionné pour la première fois le 12 août 2009 face à la RD Congo (amical), Diouf (né le 16 décembre 1987) pourrait changer d’air. Le joueur passé par Molde (Norvège), Hanovre (D1, Allemagne) et Blackburn (Angleterre) ne devrait pas manquer de courtisans. Surtout s’il réussit une bonne Coupe du monde.
PROFIL DE… SALIOU CISS, DEFENSEUR
La surprise du chef
Si sa présence à la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2017 au Gabon a été appréciée, sa convocation pour ce Mondial 2018 ne fait pas l’unanimité au Sénégal. Le sujet Saliou Ciss, qui est préféré à Adama Mbengue (il a retrouvé la compétition en fin de saison après une longue absence avec Caen), a été largement commenté. ‘’Mon seul souci, dans cette défense, c’est le côté gauche, avec un joueur comme Saliou Ciss. C’est quelqu’un qui ne peut pas interpréter les deux rôles d’un latéral dans le football moderne, c’est-à-dire le jeu défensif et celui offensif à la fois’’, a réagi l’agent de joueurs Abdoulaye Bar Diouf, au lendemain de la publication de la liste pour Russie.
Ce latéral de métier avait presque disparu de la Tanière. Auteur de prestations presque médiocres lors des éliminatoires, ce joueur formé à l’Institut Diambars de Saly Portudal avait même été oublié lors du regroupement de mars dernier en vue des matches amicaux contre l’Ouzbékistan et la Bosnie-et-Herzégovine. En club, le natif de la Médina (Dakar) n’a non plus convaincu le Sco d’Angers (Ligue 1 française) qui l’a recruté au mercato d’été 2017. Après seulement six mois passés sous les ordres du coach Stéphane Moulin, les Angevins le renvoient à son ex-club, Valenciennes FC (Ligue 2 française), sous forme de prêt. Il retrouve du temps de jeu plus conséquent.
A la Coupe du monde, Saliou Ciss est le seul latéral gaucher retenu par le sélectionneur Aliou Cissé. Mais l’homme qui a honoré sa première sélection chez les A, le 14 novembre 2012 en match amical face au Niger, ne voyage pas en tant que titulaire. A son absence, Youssouf Sabaly des Girondins de Bordeaux a bien tenu le poste. L’avantage de Ciss (1,75 m), c’est sa capacité à jouer dans les petits espaces sur le plan offensif. Toutefois, l’ancien joueur polyvalent (il peut évoluer en défense centrale) du club norvégien de Tromsø IL (2010-2013) est très critiqué.
Adama Coly
PROFIL DE... LAMINE GASSAMA (ARRIERE DROIT)
Le persévérant
Arrivé dans la Tanière il y a plus de six ans (le 10 août 2011), Lamine Gassama est devenu un des anciens de la sélection sénégalaise. Pourtant, ses débuts furent difficiles. Sous le feu des critiques, le joueur formé à l’Olympique Lyonnais avait, pendant longtemps, été considéré comme le maillon faible de la défense des Lions. On se rappelle encore sa prestation décevante lors de la défaite (3-1) contre la Côte d’Ivoire (13 octobre 2013) en match aller, à Abidjan, des éliminatoires du Mondial 2014 au Brésil.
Cet épisode lui avait d’ailleurs valu une longue absence en équipe nationale. Entre-temps, l’ancien défenseur du FC Lorient a su prendre la perche tendue du bon bout. Car le binational a été retenu par le sélectionneur Aliou Cissé dans la liste des 23 devant défendre les couleurs nationales à la phase finale de Can 2017, au Gabon. Le natif de Marseille (20 octobre 1989) est sorti du lot en étant l’un des meilleurs Sénégalais de la compétition où les Lions ont été éliminés en quarts de finale par le Cameroun, vainqueur du tournoi. Agé de 28 ans, Lamine Gassama est devenu une des meilleures options de Cissé sur le côté droit. Mais le sociétaire d’Alanyaspor (1ère division turque) devra confirmer ses progrès notés depuis quelque temps, surtout sur le jeu offensif. Car il sera en concurrence sur le côté droit avec le jeune Moussa Wagué. Arrivé en Turquie l’année dernière, Gassama est devenu titulaire indiscutable avec son club. Pour sa deuxième saison, il a joué 31 match avec Alanyaspor (12e, 40 pts) qui a assuré son maintien dans l’élite turque.
PROFIL DE... SALIF SANE (MILIEU DE TERRAIN)
Le polyvalent
De part son physique (1,94 m ; 88 kg), Salif Sané est une des tours de contrôle dans l’entrejeu d’Aliou Cissé. Même s’il n’est pas le premier choix dans le dispositif de l’entraîneur, il peut être une solution pour donner de la présence physique dans le jeu aérien en cas de besoin face à des adversaires de grands gabarits. Agé de 27 ans (né le 25 août 1990), le joueur formé aux Girondins de Bordeaux a la particularité d’être polyvalent. Evoluant au poste de milieu défensif, il est aussi capable de jouer comme défenseur central et parfois peut donner un coup de main sur le côté droit de la défense. Cette qualité, bien appréciée, permet au sélectionneur national de parer à tout forfait de ses joueurs cadres.
A l’image du capitaine Cheikhou Kouyaté, Sané a eu à assurer l’arrière-garde en l’absence soit de Kara Mbodj soit de Kalidou Koulibaly. D’un grand apport sur le jeu aérien (il fait partie des meilleurs dans ce domaine en Bundesliga), Salif a une facilité à s’adapter à différents systèmes. ‘’Personnellement, le système à trois défenseurs ne me dérange nullement pas. J’ai l’habitude de le jouer en club. Je n’y vois aucun inconvénient. Mais ça dépend aussi des autres’’, souligne le petit frère de Lamine Sané. L’ancien joueur de l’As Nancy-Lorraine est convaincu que sa génération est aussi capable de réaliser de grandes performances en Russie, comme les Lions de 2002 quart de finalistes en Corée du Sud et au Japon. Sociétaire de Hanovre depuis cinq ans, le natif de Lormont, en France, a joué cette saison 32 matches et marqué 4 buts. A partir de l’exercice à venir, il évoluera sous les couleurs de Schalke 04 avec qui il s’est engagé jusqu'en juin 2022.