Dakar - Le procès en appel de l’opposant sénégalais et maire de Dakar Khalifa Sall, condamné en mars à cinq ans de prison pour détournements de fonds publics, a été reporté au 9 juillet à l’issue d’une brève audience mardi, à huit mois de l’élection présidentielle.
Détenu depuis mars 2017, le maire de la capitale s’est présenté mardi vêtu d’un boubou blanc et souriant dans une salle d’audience comble, où il a été acclamé par ses partisans.
Tant que tous ses recours - devant la Cour d’appel et éventuellement la Cour suprême - ne sont pas épuisés, le maire de Dakar, 62 ans, reste éligible et peut espérer défier dans les urnes le président sortant Macky Sall lors de la présidentielle de février 2019, selon des juristes.
Mardi, ses avocats ont demandé un report de son second procès jusqu’en novembre, mais la Cour d’appel ne leur a accordé qu’un délai d’un mois, jusqu’au 9 juillet.
Avec sept de ses collaborateurs, Khalifa Sall est accusé d’un détournement présumé de 1,65 milliard de francs CFA (environ 2,5 millions d’euros) de l’argent prélevé entre 2011 et 2015 des caisses de la Ville de Dakar.
Khalifa Sall a fait appel de sa condamnation le 30 mars à cinq ans de prison et une amende de 5 millions de francs CFA (7.622 euros) pour "escroquerie portant sur des fonds publics" et "faux en écriture".
Le directeur administratif et financier de la ville, Mbaye Touré, et un autre responsable du budget, Yaya Bodian, avaient également été condamnés à cinq ans de prison, deux autres agents municipaux à un an et une secrétaire de M. Sall à six mois, tandis que deux percepteurs étaient acquittés.
Après un appel général du parquet, les huit prévenus étaient présents mardi au tribunal, où trois ont comparu libres.
Se défendant de tout enrichissement personnel, les prévenus avaient assuré que les fonds litigieux étaient "politiques" et donc à l’usage discrétionnaire des élus, une notion rejetée par le tribunal en première instance.
Maire de Dakar depuis 2009, Khalifa Sall affirme que les poursuites judiciaires à son encontre visent, avec l’aval de Macky Sall, à l’empêcher de se présenter en 2019, ce que démentent les responsables de la majorité.
Il vient d’être désigné candidat à la présidentielle par une branche dissidente du Parti socialiste, la formation membre de la coalition au pouvoir dont il a été exclu fin 2017 pour "indiscipline".