Des citoyens, regroupés dans le «Collectif Citoyen des Usagers de l’Autoroute à Péage» ont adressé une correspondance à la directrice de l’Ofnac pour l’inviter à initier une mission d’enquêtes, d’investigations, d’audit et de vérification du montage financier de l’autoroute à péage entre le Gouvernement du Sénégal et l’entreprise EIFFAGE- SÉNAC SA.
«Le collectif demande à la directrice de l’Ofnac d’assumer pleinement sa mission consistant à ouvrir une enquête sur le contrat de concession de l’autoroute pour qu’il soit évalué. Nous nous invitons aussi à demander au Gouvernement de clarifier les montants générés par l’autoroute, les bénéfices réalisés, les taxes prélevées et les parts qui reviennent à l’Etat du Sénégal», mentionne-t-on dans la lettre.
Selon ce collectif, «les recherches que nous avons effectuées ont fait ressortir que le coût d’investissement par kilomètre de l’autoroute à péage (7 milliards par km) est quatre fois plus cher que celui du Maroc (2,1 milliards par km) et cinq fois plus cher que celui de la Tunisie (1,9 milliard par km). Nos comparaisons révèlent que les tarifs appliqués au Sénégal sur chaque kilomètre d’autoroute font partie des plus chers au monde. « Comment comprendre en effet qu’un citoyen soit obligé de payer 3000 FCFA pour couvrir 30 km de route, alors que le quadruple de cette distance ne dépasse pas 1500 Fcfa (23 dirhams) au Maroc, sur des autoroutes toutes aussi bonnes, sinon plus, que celle de Dakar-Sindia », lit-on dans la lettre.
Le collectif parle par ailleurs d’une véritable prédation financière qui s’exerce sur les Sénégalais déjà fortement touchés par toutes sortes de difficultés économiques. «Il est incompréhensible qu’un ouvrage qui a été estimé, en 2002 par la Banque Mondiale, à 120 milliards de francs CFA de Dakar-Thiès en passant par le nouvel aéroport, puisse coûter au final au contribuable sénégalais à 348 milliards de francs CFA, juste de la Patte d’oie à l’AIBD ».