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Prise en charge de la fistule : Le ministère de la Santé va mettre la main à la poche
Publié le lundi 28 mai 2018  |  Enquête Plus
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© Présidence de CI par David Zamablé
Forum des Premières Dames des Pays Membres de l`Espace CEDEAO à Niamey
Jeudi 05 octobre 2017. Palais des Congres de Niamey. Le Forum des Premières Dames de la CEDEAO sur la Fistule Obstétricale et la protection de l`Enfant s`est ouvert à Niamey en présence du Président du Niger Issoufou Mahamadou et du Président togolais Faure Gnassingbé
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Les femmes atteintes de fistule vont pousser un ouf de soulagement. Une ligne budgétaire pour la prise en charge de cette maladie va être mise à l’étude. L’annonce a été faite par le ministre de la Santé.



La prise en charge des femmes atteintes de fistule obstétricale ne sera plus un problème au Sénégal. Car, selon le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Aloyse Diouf, l’inscription d’une ligne budgétaire pour la prise en charge de la fistule sera mise à l’étude. Il réagissait aux recommandations et aux conclusions du panel sur le financement de la prise en charge obstétricale organisé par la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme) avec l’appui de l’Unfpa, lors de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, hier. Le docteur Diouf a réaffirmé l’engagement du gouvernement à éliminer la fistule obstétricale, d’ici 2030, comme l’ambitionne la stratégie nationale en la matière. ‘’La lutte contre la fistule matérialise la volonté politique du gouvernement d’assurer l’accès universel au service de santé de la mère et de l’enfant de qualité‘’, a-t- il rappelé.

La représentante-résidente de Unfpa, Mme Cécile Compaoré Zougrana, a, elle, salué le partenariat avec le ministère de la Santé pour la prise en charge médicale des cas de fistule, le ministère de la Femme pour le volet réinsertion sociale, et les Ong pour l’identification et le soutien social des femmes victimes. ‘’Grâce à cette collaboration fructueuse, de 2012 à 2017, au Sénégal, 798 femmes ont retrouvé leur dignité et une nouvelle vie’’. Elle s’est également félicitée de la disponibilité de personnel qualifié pour réparer les fistules obstétricales dans les régions de Tambacounda, Kolda, Kédougou, Ziguinchor et Matam, zones de forte prévalence. En outre, elle a insisté sur la nécessité de relever le défi du financement du Plan stratégique de lutte contre la fistule. ‘’Nous devons explorer toutes les sources de financement domestiques qui permettront aux femmes de bénéficier d’une prise en charge gratuite de manière pérenne‘’.

Auparavant, 15 femmes victimes de fistule ont retrouvé le sourire. Elles ont reçu des kits de dignité des mains du directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l'Action sociale, de la représentante-résidente de l’Unfpa, de la directrice de Hoggy et du chef du Service urologie de Hoggy. Elles ont bénéficié d'une opération chirurgicale gratuite, grâce à l'appui de l’Unfpa.

Traumatisante et stigmatisant, la fistule résulte d’un accouchement difficile. Cette affection entraîne souvent une perte incontrôlée d’urines chez la femme et souvent son rejet par sa famille. Elle met en péril la santé, les espoirs et la dignité de plus de deux millions de femmes dans le monde. Chaque année, 50 000 à 100 000 femmes développent la fistule. Au Sénégal, on estime à 400 le nombre de nouveaux cas annuels. Mais l’absence de données statistiques fiables ne permet pas d’appréhender la situation réelle. La fistule touche principalement les filles adolescentes et les femmes les plus vulnérables et les plus pauvres de la société, et/ou vivant dans les zones enclavées, loin de tout service médical. Sa survenue est favorisée par les inégalités de genre, la pauvreté, le mariage précoce, le faible accès ou l’utilisation tardive des services de santé sexuelle et reproductive de qualité. Le coût du traitement chirurgical, estimé à 200 000 F Cfa, reste hors de portée pour la majorité des victimes.

VIVIANE DIATTA
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