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Sénégal: les étudiants maintiennent la pression après la mort d’un des leurs
Publié le jeudi 24 mai 2018  |  AFP
Ucad:
© aDakar.com par MBN
Ucad: Le SAES et les étudiants ont participé à une procession silencieuse à la mémoire de Bassirou Faye
Dakar, le 21 Août 2014- Une semaine après la mort de l`étudiant Bassirou Faye à l`université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Syndicat Autonome de l`Enseignement Supérieur (SAES) a organisé une procession silencieuse à la mémoire du défunt étudiant. Ce Rassemblement a été l`occasion pour étudiants professeurs et syndicalistes de plaider pour une Université sans violence.
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Dakar - Des milliers étudiants ont manifesté jeudi dans plusieurs villes du Sénégal pour réclamer "justice" après la mort d'un des leurs, tué le 15 mai à Saint-Louis dans des affrontements avec la gendarmerie, et exiger une amélioration de leurs conditions de vie.

A Dakar, ils étaient environ 3.000 à défiler dans le calme sur un grand boulevard, entre la place de l'Obélisque et le siège de la télévision publique, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des manifestations se sont également déroulées jeudi à Saint-Louis (nord),
Ziguinchor (sud), Thiès (ouest) et Bambey (centre), selon des médias locaux.
"On est là pour que les auteurs de cet acte ignoble soient traduits en justice, pour que les gendarmes soient traduits en justice", a déclaré à l'AFP un étudiant de Saint-Louis venu manifester à Dakar, Lansana Sagna.

"On vit dans des conditions extrêmement difficiles. Nous réclamons que les bourses soient payées à temps", a ajouté le jeune étudiant à la faculté de Lettres.

A Saint-Louis, les revendications étaient similaires, selon un correspondant de l'AFP.

A Dakar, les étudiants arboraient des pancartes où l'on pouvait lire "Arrêtez de nous tuer" ou "Je suis Mouhamadou Fallou Sène", du nom de l'étudiant de 25 ans de l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, dont la mort a suscité une vague d'émotion.

Les étudiants de l'UGB, qui protestaient le 15 mai contre le retard dans le paiement de leurs bourses, ont voulu se servir dans les restaurants universitaires sans payer.

Le rectorat avait alors fait appel aux forces de l'ordre, ce qui a déclenché des affrontements. Selon les premiers éléments de l'enquête, Fallou Sène est "décédé suite à une blessure par arme à feu", tué par un gendarme.

Le recteur et un autre responsable de l'université ont été limogés, mais les étudiants réclament toujours le départ de plusieurs ministres (Enseignement supérieur, Intérieur, Finances).

En conseil des ministres mercredi, le président Macky Sall, qui avait rencontré mardi une délégation d'étudiants de manière informelle, a appelé à une "amélioration des conditions pédagogiques et sociales", mais n'a pas annoncé de mesure concrète.

Au Sénégal, les étudiants universitaires ont droit à des bourses s'élevant généralement à l'équivalent de 27 ou 55 euros par mois, jugées nettement insuffisantes et régulièrement payées en retard.

"Dans des chambres qui devraient contenir quatre personnes, on en met 10 ou 12", a expliqué à l'AFP un étudiant de 3e licence de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) de Dakar, Adama Diop, en montrant sa chambre, au bout d'un long couloir sombre aux murs sales où des étudiants dorment sur des nattes posées sur le sol.

"En première année, on était 1.500 étudiants dans un amphithéâtre qui pouvait contenir 400 étudiants", a expliqué un étudiant en géographie de l'UCAD de 26 ans, Moussa Diallo, pointant le problème de l'inflation du nombre d'étudiants ces dernières années.

siu-str-ns-mrb/jpc
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