Le bureau exécutif de la Ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal (LIPS) a tenu à souligner que les énormités notées dans la sortie désastreuse du candidat à la présidentielle sénégalaise 2019 Idrissa Seck, sur les lieux saints du pèlerinage de l’islam, et sur le conflit israélo-palestinien « portent non seulement atteinte aux symboles de la foi musulmane, mais ternissent aussi l’image du Sénégal dans toute la Oumma Islamique ».
Dans une déclaration sur les propos « choquants » d’Idrissa Seck, la LIPS considère que les relations entre les arabes et les israéliens sont nées d’une querelle de demi frères, relève soit d’une « méconnaissance totale » de l’histoire du conflit qui oppose les israéliens aux palestiniens, ou d’une « volonté de faire allégeance au lobby sioniste pour des raisons inavouées ».
« La création de l’Etat d’Israël à l’origine de ce conflit, date du 14 mai 1948 suite à la fameuse déclaration du Ministre Britannique des affaires étrangères M. Arthur James Balfour le 2 novembre 1917, qui promettait au mouvement sioniste la création d’un foyer où les juifs éparpillés dans le monde trouveraient refuge. Les sionistes devaient en contre partie, participer au financement de la guerre et exercer des pressions sur les USA pour qu’ils apportent leur soutien aux alliés dans la première guerre mondiale. Ceci est évidemment loin d’une querelle de demi-frères qui daterait de plusieurs milliers d’années. Cet État juif devait d’ailleurs, selon le premier vœu des sionistes, être créé en Ouganda ou en Argentine », tient à expliquer la LIPS.
Concernant le lieu de pèlerinage de l’Islam, la LIPS précise que le rite du pèlerinage islamique et ses lieux sont clairement définis dans le saint Coran. Ainsi, le Prophète Mohamed, Paix et Salut sur Lui l’a accompli avec ses compagnons à Bakka, le lieu de l’emplacement de la Kaaba, à safa - Marwa et dans les autres lieux saints tels que Mina, Arafat et Mouzdalifa. Le pèlerinage s’accomplit depuis cette date de la même manière par tous les croyants musulmans du monde entier. Une tentative de remise en cause de ce pilier fondamental constitue sans nul doute, un blasphème et un acte d’apostasie qui exclue son auteur de l’islam.
Par ailleurs, le verbe et la manière arrogante utilisés par M. Idrissa Seck dans cette déclaration « heurtent la conscience » de tout croyant musulman, enchaîne la Ligue, qualifiant agression contre les symboles de la foi islamique les propos d’Idrissa Seck.
Pour la LIPS, utiliser des mots comme : ensemencer, chasser, traiter le Prophète Ibrahim de fou amoureux, qualifier notre Prophète Mohamed d’arabe bédouin, est un « manque de considération et de respect au deux milliards d’individus qui les portent dans leur cœur ».
De même, vouloir ramener le conflit israélo- palestinien à une simple querelle de demi-frère, constitue une « atteinte grave aux droits inaliénables de ce peuple martyr », s’indigne la LIPS.
La Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal appelle Idrissa Seck à retirer ses propos et à présenter ses excuses à l’ensemble de la communauté musulmane, pour avoir porter atteinte à leur foi et à leurs symboles, et avoir terni l’image de leurs références religieuses.
Et de conclure que la présente declaration s’inscrivant moins dans une logique politique que dans une logique de défense de l’Islam, de ses fondements et symboles, est parfaitement « conforme » à la tradition de la Ligue d’œuvrer inlassablement pour « la vérité, la justice, la préservation de la paix et de la cohésion sociale dans notre pays ».