Les quotidiens parvenus lundi à l’APS traitent principalement des suites de l’affaire Fallou Sène, du nom de cet étudiant tué il y a de cela une semaine dans une manifestation étudiante à l’Université Gaston Berger -UGB) de Saint-Louis, plusieurs journaux revenant sur le volet judiciaire de l’affaire et les premières mesures disciplinaires conservatoires prises par le chef de l’Etat Macky Sall suite à ce drame.
"Ça bouge dans le dossier Fallou Sène", constate Le Témoin quotidien par exemple, selon lequel le procureur de Saint-Louis, qui a conduit les premières enquêtes relatives à ce drame, a transféré le dossier à son homologue de Dakar.
Le Tribunal militaire sera "vraisemblablement saisi", explique le journal, laissant entendre que des gendarmes pourraient être mis en cause dans ce drame né de la décision du recteur de l’UGB de faire appel aux forces de l’ordre pour "sécuriser" les restaurants universitaires.
Les étudiants de l’UGB, qui protestaient pour le non versement de leurs bourses, envisageaient de se restaurer sans bourse délier.
"Le compte à rebours a commencé dans l’enquête pour démasquer l’auteur du tir fatal à Fallou Sène, mais aussi identifier formellement les responsables des lenteurs dans le paiement des bourses qui ont débouché sur la mort de l’étudiant en lettres modernes de l’Université Gaston Berger", note le quotidien L’As.
Le journal signale toutefois que si le procureur de la République de Dakar "a hérité du dossier, il n’a pas encore l’ordre de poursuite émanant de la justice militaire pour ordonner des arrestations".
L’As fait savoir que pendant ce temps, l’Inspection générale d’Etat (IGE) "a effectué une descente à Sanar depuis jeudi dernier", en parlant de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
"Depuis jeudi dernier, l’Inspection générale d’Etat a débuté son enquête pour faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant entraîné le retard de paiement des bourses des étudiants, à l’origine des heurts entre ces derniers et les forces de l’ordre à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis avec, malheureusement, le décès de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène", confirme Le Soleil.
Le quotidien Libération assure que des éléments d’enquête à sa disposition "accablent formellement la direction des Bourses et Ecobank - qui a reçu la visite de l’Inspection générale d’Etat (IGE) - dans les dysfonctionnements à l’origine des évènements tragiques de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis".
"Pour un bon d’engagement émis le 13 avril", la direction des Bourses "n’a transmis les états de paiement que le ....20 avril 2018", écrit le journal. S’y ajoute que "plus de 5 milliards (ont été) détournés par des étudiants fictifs", si l’on en croit le journal Le Quotidien.
"Parmi les incohérences liées au paiement des bourses, il y a le fait que des sommes importantes sont payées à des personnes qui sont loin d’y avoir droit. Une enquête de l’IGE a mis à jour l’arnaque et situé les responsabilités", fait savoir Le Quotidien.
Des têtes ont d’ores et déjà commencé à tomber dans cette affaire. "Les deux premiers fusibles sautent", rapporte Vox Populi, citant le recteur de l’UGB Baydallaye Kane "remplacé par le professeur Ousmane Thiaré", et Ibrahima Diao, qui "cède le CROUS à Papa Ibrahima Faye".
"Ils ont été virés. Baydallaye Kane et Ibrahima Diao ne sont plus recteur de l’Université Gaston Berger (UGB) et directeur du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis (CROUS)", écrit L’Observateur.
"En attendant un retour au calme dans les universités sénégalaises", il a été mis fin aux fonctions de MM. Kane et Diao, souligne Sud Quotidien. "Des remplacements sous forme de sanctions administratives et/ou de mesures conservatoires contre les premiers responsables des aspects pédagogique et social de l’UGB de Saint-Louis, après le drame du 15 mai", ajoute le journal.
"Bien mais pas assez", estime La Cloche, selon qui d’autres têtes "vont tomber après l’enquête", citant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, pendant que le quotidien Enquête affiche : "La danse des vautours".
"La guerre fait rage autour du décès de l’étudiant Fallou Sène. En cette veille d’élection présidentielle, écrit ce journal, les différents partis politiques se mènent une bataille acharnée pour être dans les bonnes grâces du mouvement estudiantin et de l’opinion publique nationale".
"10 millions de francs CFA, 2 billets pour La Mecque, promesse d’emploi pour la veuve de l’étudiant", Aminata Tall, la présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE) "a livré hier le +jaxal+ du chef de l’Etat", Macky Sall, rapporte Enquête.
L’ancien Premier ministre Idrissa Seck, leader du parti Rewmi (opposition), a de son côté "informé de sa volonté de construire entièrement le domicile des Sène", non sans promettre de "transformer les cases en terrasses et d’y ériger une clôture en mur".
"Les proches de Mahamadou Fallou Sène (...) continuent de recevoir à Pattar (Diourbel), des délégations venues présenter leurs condoléances", mentionne L’Observateur, évoquant la visite de Macky Sall et de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck.