Le collectif des médecins en spécialisation (Comes) est en colère contre le gouvernement. Depuis le début de l’année, ils courent derrière leurs bourses et prévoient un sit-in vendredi, et une série de marches, la semaine prochaine, pour rentrer dans leurs fonds.
Le retard dans le paiement des bourses est un mal sénégalais. Un problème qui a emporté, ce mardi, l’étudiant en 2e année de Lettres modernes à l’Université Gaston Berger, Fallou Sène, et a plongé la communauté estudiantine dans la consternation et la colère. Hier, le Collectif des médecins en spécialisation (Comes) a fait face à la presse pour réclamer, à son tour, son dû. Ces médecins se disent laissés en rade dans l’exécution des priorités du gouvernement. ‘’Voilà encore que, depuis le début de l’année 2018, les médecins en spécialisation n’ont toujours pas reçu leur bourse d’étude qui constitue leur seule ressource financière pour assurer leur survie. A cela s’ajoutent les 9 mois impayés de l’année 2017’’, déplore le Président du Comes. Dr Abdoulaye Kane et ses collègues trouvent également inacceptable ‘’l’injustice et l’humiliation’’ subies par les boursiers de la fondation Sonatel qui, d’après eux, n’ont fait que réclamer leurs bourses.
Pour les membres du Comes, la situation a atteint son summum. A en croire Dr Kane, le collectif a épuisé toutes les démarches diplomatiques, en écrivant à toutes les institutions concernées. ‘’Nous voilà aujourd’hui prêts à mettre en exécution notre plan d’action’’, déclare le président du Comes. A ce propos, la blouse blanche fait savoir qu’il est prévu un sit-in ce vendredi, devant les locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale et des séries de marches durant la semaine prochaine avec un arrêt de toutes les activités hospitalières.
Ils sont d’autant plus en colère que, malgré la décision du président de la République de revoir à la hausse leurs bourses qui sont passées de 150 000 à 300 000 F Cfa, les ministères concernés, la Santé et la formation professionnelle, fulminent-ils, rechignent à matérialiser la décision. ‘’On se renvoie la balle entre institutions, comme dans un jeu d’enfant. Les seules vraies victimes de ce cafouillage sont bien entendu les pauvres médecins sénégalais en spécialisation’’, s’insurge Dr Kane. Selon lui, aucun hôpital ne peut fonctionner 24 heures sans les médecins en spécialisation.
‘’Nous assurons les gardes, l’hospitalisation… Et nous travaillons gratuitement, alors que nos services ne sont pas gratuits pour la population’’, se désole le président du Comes. Qui est d’avis que les efforts de l’Etat en matière sanitaire resteront vains, si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte. ‘’Il est fondamental de rappeler que la disponibilité d’une ressource humaine de qualité est gage d’un système de santé performant. (…) On continuera, malheureusement, à crier pour dire qu’il n’y a pas de pédiatres, de cardiologues, de chirurgiens ou de gynécologues, sans poser des actes concrets pour y remédier’’.
Le collectif rappelle qu’ils étaient en 2017 plus de 1 700 médecins en spécialisation dont 684 Sénégalais et environ 300 boursiers.