Des ressortissants de la région de Kédougou (Sud-est) ont de nouveau interpellé les autorités sénégalaises sur la nécessité de renforcer la sécurité sur les zones d’exploitation de l'or où les attaques à main armée deviennent monnaie courante, a constaté le correspondant de l’APS.
"Il est impératif de renforcer la sécurité dans les zones d'orpaillage. Les populations vivent avec la peur au ventre", a dit Abdoulaye Diakhité, chef de village de Samécouta.
Dans ce village situé à neuf kilomètres de Kédougou, un Nigérian et un Guinéen ont perdu la vie dimanche dernier suite à une attaque armée. Elle a fait plusieurs blessés dont un tombé dans un coma.
Alertés, les sapeurs pompiers sont arrivés sur les lieux pour transporter les blessés au district sanitaire de Kédougou. Un des blessés a succombé sur la route de l’hôpital, portant le bilan à deux morts.
La gendarmerie a, dans la foulée, ouvert une enquête tout en menant ainsi une chasse à l’homme pour arrêter les suspects.
L’insécurité ne cesse de prendre de l’ampleur dans la région de Kédougou où plusieurs attaques à main armée ont été constatées en un mois. Elle est frontalière de la Guinée et du Mali.
Sous la hantise des assaillants, les populations ne cessent de réclamer le renforcement des postes de sécurité dans cette région aurifère qui constitue un point de ralliement pour plusieurs nationalités ouest-africaines.
L'exploitation artisanale de l'or favorise la création de nombreux villages à Kédougou dont certains spontanés et leurs populations s'installent en suivant le tracé formé par les chantiers de l'exploitation aurifère.
Début janvier dernier, Baba Niakhasso, président de la communauté rurale de Madina Baffé (département de Saraya), invitait les pouvoirs publics à redoubler les effectifs des forces de sécurité affectées à la surveillance de cette partie du territoire.
"Nous interpellons l'Etat en lui demandant de renforcer la sécurité dans la région afin de permettre aux populations de vaquer librement à leurs occupations", déclarait M. Niakhasso à des journalistes.
Il était venu à Kédougou pour s'enquérir de la situation des deux orpailleurs admis en urgence au centre de santé de la capitale régionale, pour des soins.
Ces deux patients avaient été blessés le même jour à Madina Baffé, sur l'axe Nafadji- Saroudia, lors d'une attaque attribuée à un tireur non identifié qui les avait dépouillés de leurs deux téléphones portables et d’une somme de plus de 200.000 francs CFA.
