Suite au décès de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène, tué lors des affrontements entre les étudiants de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint Louis et les gendarmes, les partis politiques se distinguent tous par des communiqués de condamnation de l’événement tragique.
La foire aux communiqués de condamnation et d’indignation des faits tragiques qui se sont produits le mardi 15 mai dernier à l’Ugb de Saint Louis, se poursuit de plus belle. Après les sorties du parti de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) d’Abdoul Mbaye, du Grand parti (Gp) de Malick Gackou, ou encore du Parti démocratique sénégalais (Pds), du Front social et démocratique/Benno Jubël (Fsd/Bj) de Cheikh Bamba Dièye, de Rewmi d’Idrissa Seck, etc, c’est au tour de l’Union pour la démocratie et le fédéralisme Udf/Mbooloo Mi, de l’Alliance pour la République (Apr) et autres de se signaler hier, mercredi 16 mai. Le déterminateur commun de toutes ces sorties de la classe politique reste la condamnation de cet acte contre l’étudiant. Cependant, le traitement de ladite affaire diffère d’un camp à un autre.
En effet, du côté de l’opposition, l’on rejette sans fioriture la faute sur le régime en place. Le Pds accuse le président Macky Sall d’être responsable de l’assassinat de l’élève. Pour le Gp de Malick Gackou, cette tuerie «traduit à suffisance l’incompétence du gouvernement face à la problématique du devenir de la jeunesse de notre pays». Il en est de même pour le Fsd/Bj qui s’offusque de l’étalage des moyens de répression par le gouvernement, tout en estimant que cela «est la preuve de l’usage disproportionné de la force partout où il y a besoin de canaliser les mouvements de foule».
Le Rewmi n’en dira pas moins en regrettant «l’incapacité et l’incompétence avérés du régime de Macky Sall à créer des conditions idoines et optimales d’une éducation scolaire et universitaire de qualité et d’excellence au service du développement, du progrès social et économique de notre pays». Des condamnations qui vont même jusqu’à réclamer des têtes, notamment celle du président Macky Sall, ou encore des responsables de ce crime.
Tout naturellement, du côté du pouvoir, on joue la carte de l’apaisement, même si on regrette cette situation douloureuse et qu’on réclame toute la lumière sur cette affaire. Dans la note en date d’hier, le Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (Apr) appelle «au calme, à la retenue mais surtout à la sérénité de tous les acteurs et demande à certains politiques comme à leurs habitudes, d’éviter les amalgames, les invectives et les manipulations de toutes sortes face à une situation déjà fort regrettable». Le Sen du parti présidentiel n’a pas manqué d’engager «le Gouvernement à prendre les meilleures dispositions conformément aux instructions du Président de la République afin que les allocations d’étude soient, désormais, payées à bonne date». Un sujet qui risque d’alimenter les débats politiques pour un bon moment.