Saint-Louis (Sénégal), 15 mai 2018 (AFP) - Un étudiant a été tué, 18 gendarmes blessés et des bâtiments administratifs saccagés mardi à Saint-Louis (nord du Sénégal) lors d’une confrontation entre forces de l’ordre et étudiants réclamant un paiement de bourses, selon le ministre de l’Intérieur
et un journaliste de l’AFP.
Les "échauffourées" qui ont éclaté dans l’enceinte de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis "ont fait une vingtaine de blessés, dont 18 gendarmes. Malheureusement, il y a un étudiant qui est décédé à la suite de cet incident", a déclaré le ministre, Ali Ngouye Ndiaye, sur la radio privée Radio
Futurs Médias (RFM).
L’étudiant tué l’a été "par balle" et était en deuxième année de lettres, ont affirmé à l’AFP des sources estudiantines, selon lesquelles "plus de 20 étudiants" ont été blessés dans ces violences avec les gendarmes. L’âge de la victime n’a pas été indiqué.
"Nous regrettons cet incident survenu à Saint Louis. La revendication (des étudiants) était principalement un problème de bourse", a précisé le ministre de l’Intérieur. Faute de bourses, ils voulaient "manger sans (payer le) ticket" dans les restaurant universitaires et les autorités ont fait appel aux
forces de l’ordre, selon la même source.
Le ministre a annoncé des "enquêtes qui seront normalement menées pour situer les différentes responsabilités" et indiqué que les bourses seront payées aux étudiants.
Des étudiants en colère ont, après l’annonce de la mort d’un des leurs, mis à sac le bâtiment abritant la direction des oeuvres universitaires et le siège du rectorat, a constaté un correspondant de l’AFP.
Dans l’université, divers débris jonchaient le sol au milieu de documents administratifs vandalisés, de portes et vitres brisées, après le passage des étudiants, selon la même source.
En dehors de l’université, des étudiants ont caillassé une maison dont qui appartiendrait au ministre de l’Enseignement supérieur, Marytew Niane, originaire de la région de Saint-Louis.
Deux employées de l’université ont affirmé à l’AFP n’avoir pas pu y accéder mardi à cause de ces violences.
"Les étudiants de ce pays, avant de percevoir leurs bourses, inhalent d’abord du gaz ou perdent la" vie, a dénoncé dans un message sur Whatsapp un étudiant en colère.
Les manifestations d’étudiants sont courantes aux Sénégal mais ne font généralement pas de morts.
Les deux derniers cas de décès d’étudiants tués dans le pays lors de confrontations avec les forces de l’ordre remontent à 2001 et 2014, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
L’Université Gaston Berger (UGB) est la deuxième publique au Sénégal, après celle de Dakar.
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