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Le barreau, meilleure élève: Pour que la faculté de Droit ne soit pas une fabrique de chômeurs
Publié le mardi 15 mai 2018  |  Enquête Plus
La
© Autre presse par DR
La Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg)
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La guerre dans le Notariat ne fait que poser de manière plus large la question de l’accès aux professions libérales et de la lutte contre le chômage. Les étudiants donnent leurs points de vue.

Le devenir de milliers de Sénégalais qui font des études approfondies en Droit est ainsi gravement menacé. La plupart d’entre eux, quand ils sont à la fac, pensent un jour pouvoir participer aux concours d’entrée aux professions libérales. Mais bien souvent, ils prennent de l’âge sans jamais avoir cette opportunité. Pourtant, ces dernières années, sous la houlette du bâtonnier Mbaye Guèye, les choses se sont un peu normalisées pour la profession d’avocat. Une promotion a récemment été fêtée et Me Guèye avait promis que le concours serait organisé également en 2018 (une promesse en voie d’être tenue car les avis à candidature ont déjà été lancés).

Chérif Baldé, doctorant, s’en félicite. ‘’C’est un paradoxe de dire qu’on veut lutter contre le chômage, alors qu’on ne fait rien pour organiser ces concours à date échue. Il s’agit là d’une question de dignité humaine. Les gens ont besoin de trouver des emplois décents, ou d’entreprendre pour subvenir à leurs nécessités’’. Pour l’étudiant, c’est d’autant plus ‘’ahurissant’’ que ces professions sont dites libérales. Mais dans la réalité, elles ne le sont que de nom. Il pense que l’Etat gagnerait à mettre un terme aux diktats des uns et des autres pour plus de démocratisation.

Pendant que le Barreau se régularise, le Notariat, lui, se barricade de plus en plus. Il en est de même pour les huissiers qui n’organisent des concours que très rarement. Mais, à n’en pas douter, c’est le concours d’aptitude à la profession de notaire qui soulève le plus de polémique. Peut-être aussi parce que c’est la profession la plus convoitée. Car, il faut le dire, les notaires sont assis sur des milliards. Aussi, faut-il le constater, même la France a connu ce genre de difficultés liées à l’accès à la profession de notaire.

C’est en 2015 que la loi Macron a permis de décanter la situation en multipliant les charges. Interrogé le 2 mai 2018 par le Figaro, le président de la Chambre supérieure du Notariat français, Didier Coiffard, disait : ‘’Sachons accueillir ces jeunes qui rejoignent nos rangs. Il est important de les intégrer, car le service notarial doit être de qualité. C’est une responsabilité que nous avons vis-à-vis de nos clients et de l’Etat.’’ Cette posture de la chambre et de l’Etat a permis de résoudre bien des difficultés. Il faut en outre déplorer, selon certains pratiquants, que l’un des plus grands problèmes soit lié au fait que les notaires dont les charges se trouvent à Dakar gèrent à eux seuls une bonne partie de la manne financière générée par cette activité. Les notaires des régions se contentent des miettes.

Nos interlocuteurs militent ainsi pour la compétence nationale pour plus d’équité et de justice. ‘’Ainsi, seule l’efficience va départager les gens’’, souligne l’un d’eux. Mais vu les positions figées et de l’Etat et de la Chambre des notaires, ce n’est pas pour demain la veille. Thiéyacine Ndoye lui, juriste conseil, en appelle à la responsabilité de l’Etat qui doit prendre en mains les concours. ‘’Le problème, affirme-t-il, c’est que ce sont les ordres mêmes qui organisent les concours. C’est là où le bât blesse. On ne peut être juge et partie. C’est d’ailleurs pourquoi certains estiment à tort ou à raison qu’il y a un peu de complaisance dans la gestion de ces concours. En tous les cas, l’Etat doit au moins veiller à une organisation régulière de ces concours’’, suggère l’ancien étudiant à la faculté de Droit.
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