Au Sénégal, le procès de 29 personnes accusées d'avoir créé un réseau terroriste dans le pays rentre dans sa dernière ligne droite. L'un des principaux prévenus, Makhtar Diokhané, le cerveau de la cellule selon les enquêteurs, a reconnu avoir rencontré le chef de Boko Haram au Nigeria. Il avait aussi en sa possession des informations du groupe Etat islamique qui projetait des attentats sur le sol sénégalais. Depuis ce jeudi, c'est au tour de l'imam, présumé salafiste, Aliou Badara Ndao de comparaitre devant les juges.
Même boubou blanc, même longue barbe blanche depuis le début du procès. L'imam Aliou Badara Ndao a répondu calmement à toutes les questions des juges. Pour les enquêteurs, il est le guide spirituel de la cellule présumée jihadiste.
Dès le début de l'audience, les questions concernent les liens de l'imam avec Makhtar Diokhané, cet homme connu des services de renseignement sénégalais pour ses relations avec Boko Haram. « Vous a-t-il informé d'un projet d'implantation d'un groupe jihadistes au Sénégal ? », questionne le juge Samba Kane. « Jamais », répond Ndao du tac au tac.
Une somme de 12 000 euros à justifier
Concernant son implication financière, l'imam a reconnu qu'un disciple de Diokhané lui a confié la somme de 12 000 euros, mais jamais il ne s'est interrogé sur sa provenance. Ndao a en revanche admis militer pour l'implantation de la charia dans le pays.
Les juges ont ensuite projeté sur écran géant une vidéo de propagande de l'Etat islamique retrouvée, parmi une trentaine de documents similaires, sur l'ordinateur de l'imam Ndao.
Son audition doit se poursuivre lundi. Après les juges, se sera au tour du parquet de l'interroger.