La Coordination du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) de Dakar a décidé de respecter les charges statutaires conformément aux articles 2, 3 et 4, et suivants de la loi 81-59. Ceci pour amener les autorités étatiques jusqu’à ce que les vraies questions de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soient prises en charge de façon efficace. C’est dire que désormais les professeurs de rang A et les maîtres assistants sont invités à faire respectivement 5 heures et 7 heures de cours par semaine. L’annonce est de Yankhoba Seydi, coordonnateur de la section qui tenait hier un point de presse sur la «situation dramatique» de l’Université de Dakar.
Au lendemain des Concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur (Cnaes) suivi d’un Conseil présidentiel assorti de directives et de mesures, le constat de la Coordination du Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) est alarmant. En effet, le coordinateur de ladite section, Yankhoba Seydi et Cie ont soutenu mordicus hier, mardi 8 avril 2014, que les problèmes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) restent et demeurent. Il s’agit entre autres de la massification, l’insuffisance notoire d’infrastructures et de personnels, le déficit budgétaire chronique, l’absence d’un calendrier universitaire.
Par conséquent, le Saes de Dakar a décidé dans une déclaration liminaire lue par M. Seydi, face à la presse, de procéder au respect des charges statutaires pour amener le gouvernement à la prise en charge des vraies questions qui se posent à l’université de Dakar. Lesquelles charges en vertu de la loi 81-59 et du décret 89-909 amènent les professeurs de rang A et les maîtres assistants de faire respectivement 5 heures et 7 heures de cours par semaine.
Le Saes de Dakar indique dans sa déclaration liminaire que les infrastructures disponibles (amphithéâtre, salles de cours des travaux dirigés et pratiques) sont au nombre de 217 pour une capacité d’accueil de 23 423 étudiants alors que l’Université compte présentement 80 500 étudiants. « Un ratio très loin des standards internationaux y compris ceux de l’Unesco, a laissé entendre Yankhoba Seydi tout en poursuivant : les facultés ont des difficultés pour respecter le calendrier universitaire ».
« Les vacances n’existent presque plus ou n’existent que de nom. Le travail se fait 12 mois sur 12. Le bilan est macabre. Plus de 15 collègues sont décédés à cause de ce travail excessif ». a t-il ajouté. Constatant l’absence de reconnaissance de ces efforts surhumains sans que les autorités ne s’en émeuvent, le Saes de Dakar invite ses « militants de rang non magistral de s’abstenir de toute activité d’encadrement et d’enseignement de cours fondamental et d’arrêter de faire des heures complémentaires ».
La coordination de Dakar attend du gouvernement un recrutement conséquent de professeurs et de personnel administratif, technique et de services et l’harmonisation des traitements (indemnités des doyens, assesseurs et Chefs de départements, taux horaires).
CHARGES STATUTAIRES
Il faut retenir qu’en vertu de la loi 81-59 et du décret 89-909, les catégories A (Professeurs et Maitres de conférences) ont la charge d’assurer, pour 5 heures la semaine, les enseignements magistraux et diriger les travaux des étudiants et des chercheurs, notamment des assistants. Les catégories B (maîtres assistants et autres) doivent, pour un service de 7 heures et demi à 12 heures par semaine, encadrer les étudiants en petits groupes, organiser et superviser les travaux pratiques et les exercices, dispenser un enseignement d’appoint et participer aux services d’examens sous le contrôle des professeurs et maîtres de conférences chargés de la partie fondamentale de cet enseignement.