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Procès de jihadistes au Sénégal: un imam dit ignorer l’origine de fonds suspects
Publié le jeudi 3 mai 2018  |  AFP
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Un imam célèbre au Sénégal a affirmé lors de son procès jeudi à Dakar avoir ignoré que plusieurs milliers d’euros qui lui avaient été remis en 2015 provenaient de membres présumés des organisations jihadistes Boko Haram et Etat islamique (EI).

Alioune Ndao, 58 ans dans deux jours, qui a quatre épouses et 17 enfants, est le dernier des 29 prévenus à être interrogé lors de ce procès placé sous haute sécurité qui a débuté le 9 avril.
Imam réputé de Kaolack (centre), il est accusé d’avoir ourdi avec ses coprévenus un complot visant à instaurer une base jihadiste dans le sud de ce
pays d’Afrique de l’Ouest.

Ils sont également poursuivis pour "actes de terrorisme par menaces d’attentat", "association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux" et "apologie du terrorisme".

Depuis près d’un mois, les débats se concentrent sur des transferts d’argent.

Le "cerveau" présumé du complot, Makhtar Diokhané, 31 ans, "admirateur" de l’imam Ndao, a affirmé s’être rendu au Nigeria pour "enseigner le Coran" et, avant son retour au Sénégal, avoir reçu de l’argent du chef de Boko Haram Abubakar Shekau.

Il a reconnu en début de semaine avoir reçu 65.000 euros d’un homme, Moustapha Diop, expliquant toutefois avoir ignoré que celui-ci était membre de l’EI comme le soutient l’accusation.

Cet argent est ensuite passé dans les mains d’un proche qui avait séjourné avec lui dans les camps de Boko Haram au Nigeria, Ibrahima Diallo, dit Abou Omar, selon le parquet.
L’imam Ndao, barbe effilée et en boubou blanc, a reconnu jeudi que M. Diallo lui avait prêté "1.500 euros" avant de lui "confier 25 billets de 500 euros", soit 12.500 euros.

"Je n’ai pas demandé à Ibrahima Diallo la provenance de cet argent", a déclaré l’imam, affirmant avoir été arrêté à Kaolack cinq jours après avoir reçu cette somme et ne pas avoir su qu’Ibrahima Diallo "venait des zones de Boko Haram".

Il a aussi affirmé que "si la charia devait être appliquée au Sénégal, il faudrait qu’au préalable, ça soit avec l’accord des populations parce que Dieu a dit qu’il n’y a pas de contrainte en religion", citant un célèbre extrait du Coran (sourate 2, verset 256).

Pays réputé pour sa tolérance religieuse, le Sénégal compte plus de 90% de musulmans, adhérant pour la plupart à l’islam soufi, représenté par différentes confréries. Il a jusqu’ici été épargné par les attentats qui touchent d’autres pays de la région comme le Mali ou le Burkina Faso.

mrb/siu/sd
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