Ils veulent couper l’herbe sous les pieds des transhumants en déposant sur la table du président de l’Assemblée nationale une proposition de loi contre le phénomène. Le leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) avait soulevé la question depuis le 13 mai 2012 à Linguère avant de déposer une proposition de loi. Il est rejoint dans ce combat par l’actuel président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Djibril Waar et le député Cheikh Seck.
«Je ferai une proposition de loi qui va priver tout transhumant de fonction (maire, député, élus locaux)pendant deux ans» a déclaré Me Djibril War, le Président de la commission des lois, par ailleurs responsable de l’Alliance pour la République (Apr) de Biscuterie de Dakar. Pour lui, il «s’agira de faire une loi qui prive les transhumants de fonction élective ou nominative pendant deux ans».Très remonté contre la pratique de la transhumance, le député «apériste» sonne la fin de la récréation: «il faut que cela cesse».
Dans ce combat contre la transhumance, il n’est pas le seul. Son collègue Cheikh Seck de la coalition benno bokk yakaar (Bby) annonce lui aussi une proposition de loi contre les transhumants. Ce dernier propose la construction d’un «monument de la honte sur lequel les noms des transhumants seront inscrits en guise d’enseignement aux générations futures», dit-il.
Mais avant eux, le député Djibo Leyti Ka, leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) aurait déposé une proposition de loi relative à la transhumance politique. Dans le texte, il souligne que la transhumance est « Un phénomène qui est en passe de menacer la démocratie sénégalaise. Il s’agit des hommes et des femmes politiques qui changent de camp, d’un parti à l’autre chaque fois qu’il y a alternance à la tête de l’Etat ».
Auparavant le leader de l’Union pour le renouveau démocratique avait déclaré le 13 mai 2012 à Linguère :«Ces pratiques n’honorent pas notre démocratie. Je suis foncièrement contre la transhumance qui est une tare pour la démocratie. C’est un manque de citoyenneté.
Ce qui s’est passé de 2000 à nos jours est honteux et condamnable». Et de rappeler que « La Constitution du Sénégal en son article 60 souligne que «Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique ».
Mais j’avoue que cela ne suffit pas. Je préconise une loi organique pour arrêter ce phénomène de transhumance ». Et d’ajouter : «Au Sénégal tous les partis politiques sont secoués par la transhumance. Un phénomène qu’on doit réglementer pour assainir les mœurs politiques. Les gens valsent et fuient comme ils veulent chaque fois qu’il y a changement de régime », avait-il déploré