La 5e édition des ‘’Dîners-débats’’ initiés par la journalise Anta Faye Diop a servi de prétexte à Amsatou Fall de se prononcer sur les chances de l’Afrique à la Coupe du monde Russie 2018. Le technicien estime que les pays du continent doivent travailler leur animation défensive pour aller le plus loin possible dans cette compétition.
Pour aller le plus loin possible à la Coupe du monde de football en 2018, les pays africains doivent éviter de concéder beaucoup de buts. Et pour y arriver, ils doivent renforcer leurs défenses. C’est la tactique préconisée par le directeur exécutif de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp), Amsatou Fall, samedi à l’occasion d’un ‘’Dîner-débat’’ portant sur le thème : ‘’L’Afrique à la Coupe du monde’’. Pour l’ancien Directeur technique national (Dtn) du Sénégal, les Africains ont commencé à régler les problèmes de primes.
Il leur reste maintenant à penser à un bon parcours en terre russe. ‘’Les nations qui ont remporté la Coupe du monde ont travaillé sur l’animation défensive de leur équipe’’, fait-il remarquer. Selon lui, un pays qui veut aller le plus loin possible dans ce Mondial doit prendre moins de buts en mettant l’accent sur l’animation défensive. Le technicien a donné des exemples pour illustrer ses arguments en se fondant sur les vainqueurs des dernières éditions de la Coupe du monde. ’’La France, qui a gagné la Coupe du monde en 1998, n’a encaissé que 2 buts chez elle. L’Italie et la France, finalistes en 2006, ont pris aussi deux buts. L’Espagne, championne du monde en 2010, dont tout le monde croit qu’elle n’a que des valeurs offensives, a encaissé deux buts dans cette compétition’’, ajoute-t-il.
L’ancien coach de la Jeanne d’Arc de Dakar a souligné que l’Afrique a connu néanmoins une émergence dans sa participation en Coupe du monde entre 1990 et 2002. Pour lui, cette période a été l’âge d’or des nations africaines avec deux quarts de finale joués respectivement par le Cameroun et le Sénégal en 1990 et 2002 et les deux huitièmes de finale du Nigeria en 1994 et 1998.
L’hétérogénéité des effectifs, un obstacle de l’Afrique
Interpellé sur le ralentissement noté après le quart de finale du Ghana de 2010 en Afrique du Sud, Amsata Fall a évoqué l’hétérogénéité des effectifs des équipes africaines. Il estime que ceci est un facteur qui les empêche de se qualifier en demi-finale ou en finale ‘’Les joueurs européens et sud-américains évoluent dans les plus grands clubs du monde. Les footballeurs africains, au contraire, jouent dans des équipes de seconde zone. On peut trouver dans un pays africain quatre ou cinq bons joueurs évoluant dans des grands clubs mais le reste joue dans des championnats mineurs’’, regrette-t-il.
Selon le technicien, la faiblesse du taux de participation des footballeurs africains dans les deux compétitions majeures et annuelles du football de l’Europe explique la défaillance du niveau de jeu de l’Afrique par rapport à l’Europe et l’Amérique du Sud : ‘’Les clubs de nos joueurs ne disputent pas la Ligue Europa ni la Ligue des champions alors qu’au même moment, les 80% des joueurs européens et sud-américains connaissent ces compétitions. Ils sont majoritairement dans des championnats majeurs. C’est ce qui fait que les Européens et Sud-américains ont un niveau de jeu beaucoup plus élevé que celui des équipes nationales africaines.’’
A préciser qu’aucun pays africain n’a encore franchi les quarts de finale d’une Coupe du monde. Pour l’édition de 2018 prévue du 14 juin au 15 juillet, l’Afrique sera représentée par cinq pays : Le Sénégal, le Nigeria, la Tunisie, l’Egypte et le Maroc.