De résultats négatifs ces dernières années, la Senelec a vu sa situation financière nette. Une embellie qui réjouit le directeur général qui appelle au renforcement de cet acquis. Il annonce même un doublement de la production d’électricité en 2017, avec la mise, sur le réseau, dès 2015, de 275 mégawatts.
Le ton est annonciateur de bonnes nouvelles. Moins de deux ans à la tête de la Senelec, Papa Dieng, directeur général de ladite société, annonce des résultats financiers positifs pour l’année 2013, une nette amélioration dans la qualité du service. « C’est la première fois que nous appelons la presse pour leur parler de ce qui va un peu mieux à la Senelec. D’habitude, on était interpellé sur les délestages et les problèmes syndicaux. Aujourd’hui, c’est pour parler de nos résultats financiers », déclare Papa Dieng à l’entame de son propos. Il attribue ces bons résultats au style de gestion. « Contrairement à ce que disent nos amis de l’opposition, ce n’est pas le plan Takaal mais le style de gestion qui a changé. Nous avons mis un terme au gaspillage», clame-t-il. « Tous nos fournisseurs sont payés à 60 jours. Le seul avec lequel on peut avoir des problèmes, c’est la Sar qui demande à être payée dans 30 jours. Si tous nos fournisseurs demandaient à être payés à 60 jours, la Senelec n’aurait pas un seul franc Cfa d’arriérés », assure-t-il. M. Dieng soutient que toutes les factures échues sont payées et les dettes de la société sont en train d’être épongées.
Doublement de la production en 2017
Pour en arriver à ces résultats, le directeur général a indiqué avoir procédé, dès sa prise de fonction, à une restructuration interne en supprimant 6 directions. Il a aussi limité les avantages du personnel. « En 2012, on était à un résultat négatif de moins 6.000.702.000 FCfa. En 2013, on a un résultat positif de 33.000.809.000 FCfa », indiqué Papa Dieng. Il souligne que durant cette période, 40 milliards de FCfa ont été économisés sur l’achat de fuel. « En 2013, l’Etat a donnée à la Senelec 80 milliards de FCfa contre 123 milliards de FCfa en 2012. La valeur ajoutée est de plus de 54 milliards de FCfa si l’on prend en compte la compensation plus les recettes », explique-t-il.
Papa Dieng soutient aussi que des efforts colossaux ont été faits dans l’entretien des groupes. Cela a permis, selon lui, d’avoir un coefficient de disponibilité de 78 % au mois de mars 2013 contre 54 % à la même période en 2012, en rappelant qu’en 2012, toutes les recettes de la Senelec ne permettaient pas de faire face à l’achat de combustible. S’agissant des perturbations notées sur la fourniture d’électricité avec les coupures, M. Dieng les explique par des interventions sur le réseau. « La plupart des pannes sont causées par des éléments extérieurs », explique-t-il. « Les abonnés sont plus tolérants quand ils savent que la coupure est du fait d’un élément extérieur », ajoute-t-il, soulignant que les coupures sont devenues moins longues.
Cette amélioration, dans la qualité du service, est due à la mise en service de 60 mégawatts sur le réseau dont 30 à Bel Air et 30 à Kahone. La société a réhabilité aussi la centrale 3 qui était à l’arrêt et cela a permis d’injecter, dans le réseau, 25 mégawatts supplémentaires. Le directeur général de la Senelec annonce aussi la mise en marche, en juillet, du 2e groupe de Cap des biches pour 25 autres mégawatts et la réhabilitation de Kahone pour 10 mégawatts. « Depuis que le président Macky Sall est au pouvoir, on a injecté sur le réseau 120 mégawatts », affirme-t-il.
Selon Papa Dieng, les perspectives sont meilleures avec la construction de la centrale à charbon à Sendou, d’une capacité de 125 mégawatts dont les moteurs sont déjà fabriqués et la centrale de Taïba Ndiaye dont les moteurs sont réceptionnés. Ces deux centrales seront fonctionnelles en 2015, année au cours de laquelle la Senelec compte injecter, sur le réseau, 275 mégawatts. « Dans cinq ans, le président Macky mettra sur le réseau une puissance égale à celle mise sur le réseau entre 1960 et 2012 », affirme Papa Dieng.
Cette embellie s’est traduite, sur le plan social, par un climat apaisé même si le directeur général souligne que les heures supplémentaires continuent de poser des problèmes. Profitant de son face-à-face avec les journalistes, il a tenu à rassurer ceux qui s’inquiètent de la construction de la centrale à charbon. Il soutient que toutes les normes sont respectées, soulignant que tous les pays développés utilisent le charbon pour produire de l’énergie.
