Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) invite les professeurs de rang A et B, à s'en tenir à leurs charges statutaires respectives comme l’exige le système LMD, a déclaré lundi son coordonnateur à Dakar, Yankhoba Seydi, affirmant qu'il ne peut, en la matière, y avoir de changement, sans une reforme des titres.
La loi 81-59 définit les charges statuaires de chaque catégorie d’enseignant. Il existe deux rangs, B et A, qui regroupent les professeurs et des maîtres de conférences chargés de faire les travaux d’encadrement de mémoires et de thèses et de faire les cours magistraux. Ceux de catégorie B sont chargés de faire les travaux dirigés et les travaux pratiques.
‘’Nous avions demandé a nos camarades depuis que nous étions sortis de l’Assemblée générale du 21 janvier, qui devaient démarrer leur année, de s’en tenir simplement à leurs termes statuaires’’, a-t-il dit, soulignant que le SAES n’est pas en grève et n’incite pas à la grève.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, M. Seydi a invité ses pairs à ne pas aller au-delà de ce qu’exigent les autorités. ‘’Que personne ne fasse des heures complémentaires, que personne, s’il n’est habilité, ne fasse de l’encadrement, et que les enseignants de rang A n’aille pas au-delà de leur volume statuaire’’, a-t-il ajouté.
‘’Nous ne boycottons rien du tout, nous demandons simplement de faire ce que la loi nous exige. Chose que nous n’avions jusque-là jamais faite de peur que cette université ne s’arrête’’, a expliqué le coordonnateur du SAES à Dakar.
‘’La réforme des titres, poursuit M.Seydi, n’est pas un passe-droit que les enseignants chercheurs demandent. A l’université et dans toutes les universités du monde, le grade le plus élevée c’est le doctorat’’, a-t-il fait rappelé, soulignant que ‘’sur le plan scientifique, il n’y a rien que l’on puisse reprocher à quelqu’un qui a un doctorat, les compétences scientifiques sont les mêmes.’’
Les effectifs de l’UCAD ne cessent d’augmenter d’année en année, passant de 65 177 en 2011-2012 à 80500 en 2012-2013, soit 15 000 de plus, selon un document remis à la presse. La même source signale que durant la présente année académique 100 000 étudiants sont attendus.
A l’inverse, le nombre d’enseignants-chercheurs et chercheurs est presque resté inchangé en dépit de la massification. ‘’Pour 80 500 étudiants, l’UCAD n’a que 1325 enseignants-chercheurs et chercheurs permanents. Le ratio est très loin des standards internationaux, y compris ceux de l’Unesco’’, a-t-il fait observer.
Face à ce surplus d’étudiants et au déficit d’enseignants de rang A, ceux de catégorie B étaient obligés d’encadrer les étudiants pour la préparation des mémoires et des thèses pour combler ce gap.
‘’Ce qu’on a demandé à nos militants est que chacun respecte ses charges statutaires, les rangs A vont faire leur cours magistraux et les charges d’encadrement, et les rangs B qui ne doivent pas le faire n’en ferons pas et ferons exclusivement des TD et des TP’’, a insisté Ibrahima Daly Diouf, chargé des revendications du campus de Dakar.
‘’Les heures complémentaires que nous faisions parce que la massification a fait de telle sorte qu’on se retrouve avec des surcharges au niveau des horaires extraordinaires, on ne fera plus d’heures complémentaires. Nous mettons les autorités devant leur responsabilité’’, a-t-il prévenu.