Seydou Diouf, président de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, se prononce sur le vote de la loi instaurant le parrainage.
Tendant la main à l'opposition qui a boudé le vote ce jeudi 19 avril, le député du Groupe parlementaire de la majorité indique que "le champ de la discussion est ouvert". D'autant, dit-il sur la Rfm, qu'il reste à faire "le plus difficile, de déterminer les modalités pratiques de mise en œuvre" avant la modification sur le Code électoral.
"En réalité, ce qui s'est passé, est que l'opposition, de mon point de vue, est tombée dans son propre piège. L'opposition est venue avec une volonté très ferme de bloquer les travaux de l'Assemblée nationale. Ce qui a amené à examiner une succession de questions préalables qui étaient en réalité un débat que l'opposition a voulu organiser à sa manière en égrenant ses arguments par rapport à la nécessité d'approuver le texte. Maintenant, la majorité aussi était dans son bon droit. Et, s'est donnée les moyens de faire en sorte que le vote du texte de loi, puisse se tenir. Je pense que cela entre dans le cadre d'un jeu parlementaire que nous retrouvons dans des Assemblées nationales", soutient le député.
Et de poursuivre : "Et pour dépasser cette étape, aujourd'hui que la révision constitutionnelle a été actée, il me semble que le plus important (après) que le parrainage citoyen a été validé, le gouvernement tout comme la majorité parlementaire ont exprimé à travers plusieurs interventions, la volonté d'aller dans un dialogue en y impliquant la société civile parce qu'il s'agira en l'occurrence de faire le plus difficile, de déterminer les modalités pratiques de mise en œuvre".
Sur quels points ? Seydou Diouf explique : "Une question qui est souvent revenue dans le débat y compris lorsque nous étions en commissions des lois : Quel devra être l'organe en charge d'assurer le contrôle et la validation des signatures ? Nous savons tous que pour la présidentielle, la compétence revient au Conseil constitutionnelle mais est-ce qu'il ne faudrait pas créer une structure intermédiaire qui regrouperait, je donne un exemple, l'ensemble des représentants des candidats voire même la société civile, qui pourrait faire ce premier travail ? C'est une option de discussions".
Deuxième type de discussions que l'on peut avoir ? "Egalement quel traitement donné aux cas de nos compatriotes qui ne savent pas signer ?", poursuit le député.
Troisièmement point, ajoute Seydou Diouf : "Lorsqu'une signature est déclarée invalide, est-ce que le candidat a la possibilité et dans quels délais, il pourrait apporter des changements sur le nombre de signatures à apporter pour corriger ? Est-ce qu'il faut mettre en place un délai de recours entre la commission et le Conseil constitutionnel in fine qui doit statuer définitivement ?".
"C'est donc dire qu'aujourd'hui, la porte reste ouverte aux modalités de mise en œuvre. Et sur cette question, le président de la République l'avait clairement dit aux organisations de la société civile qu'il avait reçues. Mettons nous d'accord sur le principe et sur toutes les modalités de mise en œuvre et essayons d'en discuter du mieux possible", suggère le député à l'opposition.
"Le champ de la discussion est ouvert. Nous avons encore du temps pour examiner de belle manière la loi électorale parce qu'il faut attendre que le texte d'hier (jeudi 19 avril) soit promulgué par le président de la République avant de se pencher sur la modification du Code électoral. Je pense que nous avons suffisamment de temps pour travailler sur ce dialogue-là et nous concerter sur ces points pratiques de mise en œuvre", conclut-il.