Plénipotentiaire de Benno Bokk Yaakaar, Benoit Sambou a été de toutes les concertations entre la majorité présidentielle et le reste de la classe politique, depuis l’avènement de la 2e alternance. Dans cet entretien, le président de la Commission nationale du dialogue des territoires se prononce sur toutes les propositions faites pour rationaliser la vie politique et le nombre de candidatures à la prochaine présidentielle. Notamment les raisons pour lesquelles l’opposition ne veut pas du parrainage. Il accuse Abdoulaye Wade de tirer les ficelles.
Le débat sur le parrainage continue de polluer le landerneau politique sénégalais. Pendant que l’opposition promet le feu, la loi est en passe d’être votée à l’Assemblée. Est-ce à dire que le processus qui est déjà enclenché est irréversible ?
Absolument irréversible. D’abord, il faut comprendre que la rationalisation des candidatures est une demande populaire. Je rappelle que, lors des élections législatives de 2017, quand les Sénégalais ont constaté la floraison des listes, les populations se sont inquiétées, et à juste titre, par rapport à l’organisation du scrutin. Il a fallu faire recours au Conseil constitutionnel pour permettre au gouvernement d’avoir l’autorisation d’adopter à l’Assemblée nationale une loi qui permet de faciliter le vote. Vous avez suivi tout le tollé que cela a généré et la complainte des citoyens par rapport aux difficultés dans l’organisation du scrutin. Avec 47 listes qui devaient passer chaque soir à la Rts, le Sénégal s’est retrouvé dans une situation inique et extrêmement burlesque où les populations avaient des difficultés à se retrouver.
Après ces élections, une concertation a été organisée avec les différents partis politiques. Il s’agissait d’évaluer le processus électoral issu de la révision constitutionnelle qui ouvrait les candidatures indépendantes à toutes les élections. Il est évident que, lors de ces concertations, le constat a été le même : la pléthore de listes et de partis politiques. Lors de ces concertations, les pôles présents sont tous tombés d’accord sur la nécessité de rationaliser les candidatures et les partis politiques. Il n’y a pas eu de divergence à ce niveau.
Mais est-ce que le parrainage est le seul moyen d’arriver à la rationalisation des candidatures et des partis politiques ?
D’abord, le parrainage n’est pas une nouveauté. Il a été introduit dans le système démocratique sénégalais depuis 1991. L’article 29 de la Constitution organisait la participation des candidatures indépendantes aux élections présidentielles et il était complété par le dispositif du Code électoral autour des articles 112, 113 et 114. Je rappelle que ce Code électoral est issu des concertations qu’il y a toujours eu entre les partis politiques. Ce sont d’ailleurs ces partis qui avaient pensé que, pour éviter la prolifération des candidatures, il fallait instituer un parrainage pour les candidatures indépendantes. Mais, à l’épreuve des choses, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des difficultés dans la mise en œuvre de cette loi, pour plusieurs raisons. D’abord, les candidats indépendants s’organisaient avec la complicité d’un certain nombre de partis, pour contourner le parrainage, soit en louant des récépissés, soit en se faisant investir par des partis mineurs.
Résultats de la course : lors des élections législatives, vous avez vu la prolifération des listes qu’il y a eu. Aux élections locales de 2014, nous avons eu plus de 2 000 listes en compétition sur le territoire national. De la même manière que les acteurs politiques considéraient qu’il fallait travailler à une rationalisation des candidatures, de la même manière nous avons estimé qu’il fallait réviser le système. Tous sont tombés d’accord qu’il fallait instituer le parrainage. Il faut dire que le parrainage n’est pas une exclusivité sénégalaise. Dans les grandes démocraties, il y a une sorte de filtre qui est mis en place pour amener, lors de l’élection présidentielle, à avoir un choix restreint pour faciliter l’appréhension et la compréhension des programmes des différents candidats. Aux Etats-Unis, des primaires sont organisées pendant toute une année pour permettre l’émergence de deux candidats. En France, il y a le parrainage des élus pour permettre aux candidats de se présenter. Au Bénin, au Burkina Faso, au Mali et dans d’autres pays africains, c’est le même dispositif qui est mis en place.
Avez-vous discuté des modalités ?
Lors des concertations, lorsque nous sommes tous tombés d’accord qu’il fallait rationnaliser les candidatures, chaque pôle a fait des propositions. Nous avions même mandaté la société civile à faire des propositions autour desquelles nous pouvions réfléchir. Elle avait proposé un parrainage par les élus ou par les citoyens. Nous, pôle de la majorité, avions insisté pour dire que nous préférions le parrainage citoyen. Parce que si le parrainage des élus était institué, un certain nombre de candidats ne pourraient pas se présenter. Aujourd’hui, il n’y a que 13 organisations qui ont des députés à l’Assemblée. Nous contrôlons la quasi-totalité des députés et des élus locaux dans les collectivités locales. Si le parrainage des élus était choisi, nous pourrions dire que nous cherchons à écarter des candidatures. Mais nous avons choisi de rendre au peuple ses prérogatives. C’est aux citoyens d’organiser le filtre et de donner la caution populaire aux candidats qui devront se présenter à l’élection présidentielle.
L’opposition nourrit surtout des craintes sur le contrôle des signatures qui pourrait être utilisé comme une arme pour invalider des candidatures.
Comment l’Etat pourrait-il invalider des candidatures ? Ça, c’est un faux débat. Tounkara, lors des dernières élections législatives, a pu réunir 32 000 voix. Est-ce qu’il y a eu des problèmes par rapport à sa liste ? Le Conseil constitutionnel qui recueille les candidatures devra mettre en place un dispositif. S’il y a des problèmes dans les signatures, des recours peuvent être faits. On peut permettre au candidat de présenter les preuves de la validité de sa liste et peut-être même de compléter.
Un citoyen qui parraine deux ou trois candidats, est-ce que cela ne risque pas de poser problème ?
C’est manquer de respect aux citoyens sénégalais de penser qu’ils sont immatures. C’est ça mon problème par rapport à l’opposition et à certains intellectuels. C’est de ne pas respecter la maturité du peuple ou du citoyen sénégalais qui est capable de comprendre qu’il a parrainé une seule liste et qu’il ne peut pas en faire autant pour un autre candidat.
L’autre aspect, certains opposants parlent de corruption. Mais c’est une insulte à l’intelligence des Sénégalais de penser que le citoyen est un ‘’homo corrompus’’. Ce n’est pas acceptable. Il ne faut pas s’arc-bouter sur de faux fuyants. La réalité, c’est que cette opposition ne veut pas aller aux élections.
Selon certains leaders de l’opposition, le Sénégal n’a pas les moyens de contrôler toutes les signatures qui seront délivrées par les candidats. Qu’en pensez-vous ?
Depuis 1991, des candidats indépendants qui se présentent aux élections délivrent des signatures et il n’y a jamais eu de problème. Pourquoi, subitement, aujourd’hui, il devrait y avoir de problème ?
Est-ce que l’Etat a pris des dispositions utiles dans ce sens ?
Le Conseil constitutionnel et le ministère en charge de l’organisation des élections mettront en place le dispositif nécessaire pour permettre aux candidats de recueillir les signatures, de les soumettre à une vérification et surtout qu’il puisse y avoir un recours des candidats qui considéreront qu’ils sont lésés.
L’opposition aura-t-elle un droit de regard sur la vérification des signatures ?
Forcément, elle aura un droit de regard sur ce qui sera fait à ce niveau. Si vous réunissez vos signatures que vous déposez, vous les contrôlez. S’il y a un rejet, il y aura un recours qui vous permet, non seulement de prouver la légalité des signatures qui ont été recueillies, mais aussi de rectifier. Donc, où est le problème ?
Dans ce cas, pourquoi ne pas discuter de tout cela avec l’opposition ?
Cela fait deux ans que l’opposition refuse de dialoguer. Ils ont refusé de participer à tous les cadres qui ont été mis en place pour différents motifs : soit parce qu’ils ne reconnaissaient pas le ministre de l’Intérieur, soit parce qu’ils ne faisaient pas confiance au chef de l’Etat. Dans ces conditions, que voulez-vous que la majorité fasse ? C’est l’opposition qui a choisi de bloquer le système électoral et démocratique sénégalais. Il y a eu des gens qui ont accepté d’aller à ces concertations, comme le pôle des non-alignés et une partie de l’opposition. Mais ceux qui sont autour du Pds et qui répondent à la logique d’Abdoulaye Wade de ne pas présenter un candidat pour le Pds autre que son fils, refusent le dialogue. C’est ça la réalité. Abdoulaye Wade considère que le Pds ne saurait avoir un candidat autre que Karim Wade, parce qu’il pense que le Pds lui appartient et il n’y a que son fils qui doit en hériter, comme il avait pensé que le Sénégal lui appartenait et que c’est Karim Wade qui devait en hériter. Nous sommes dans une logique politicienne d’une certaine opposition qui pense aller dans le sens de bloquer la bonne marche des institutions et de la démocratie sénégalaise, et qui s’inscrit dans de faux-fuyants pour essayer de perturber le jeu démocratique et d’amener le Sénégal dans l’impasse. Ça, ce n’est pas acceptable.
Où devrait-on discuter, s’ils n’acceptent pas de venir dans les cadres de concertation et les comités de suivi du processus électoral ? Le dernier cadre dans lequel ils sont présents, c’est l’Assemblée nationale. Qu’ils aillent là-bas discuter et valider. Personne ne peut aujourd’hui reprocher au président de la République, à la coalition Bby, de refuser le débat. C’est l’opposition réunie autour du Pds qui refuse le débat, parce qu’ils n’ont pas l’intention d’aller aux élections, si Karim Wade n’est pas candidat. Wade ne peut pas prendre le peuple et la démocratie sénégalais en otage. Le président Macky Sall a été élu pour organiser le fonctionnement de l’Etat. Toutes les dispositions seront mises en place pour que les institutions fonctionnent, que les élections se tiennent à date échue et surtout bien organisées.
L’autre danger que nous courions, c’est qu’il y a une demande forte des partis politiques pour une baisse de la caution. Celle-ci avait été instituée comme filtre au profit de la rationalisation des candidatures. Nous savons aujourd’hui que l’argent n’est plus l’élément suffisant pour empêcher la prolifération des candidatures. Si nous allons vers une baisse sensible de la caution, comme cela a été décidé à l’issue des concertations, si nous nous retrouvons avec une caution de 50 millions, par exemple, avec deux milliards seulement, on peut avoir 40 candidats. Aujourd’hui, ils sont en train de mettre en place un dispositif qui permet la prolifération des candidatures et, donc, la difficulté à organiser le scrutin. Ce qui s’est passé à Touba, lors des législatives de 2017, n’est qu’un test et un prélude à ce qui pourrait se passer lors de la présidentielle, si éventuellement nous avons 50 à 100 candidatures. Est-il acceptable pour notre démocratie et pour la stabilité de nos institutions, que nous puissions nous retrouver avec 50 à 100 candidatures ? Soyons sérieux.
Est-ce que le régime est aujourd’hui dans les dispositions de discuter avec l’opposition des modalités de cette réforme ?
Nous sommes à dix mois de la prochaine élection présidentielle. Le plan de cette opposition, c’est de faire en sorte que nous tombions sous le coup du protocole de la Cedeao, de faire en sorte qu’à six mois, aucun texte ne puisse être révisé. Ce n’est pas acceptable. Ils sont dans la surenchère et dans l’organisation du désordre, en faisant en sorte qu’il n’y ait aucune discussion. Pendant deux ans, nous appelons au débat et ils ont toujours refusé. Malgré tout, le président est ouvert. Quand Alioune Tine a demandé à le rencontrer, il l’a reçu. Il s’est proposé comme médiateur, le président lui a donné carte blanche. Mais faudrait-il d’abord que ces gens acceptent de discuter et qu’ils nous fassent des propositions. Nous avons une opposition qui est tournée vers un seul objectif : le blocage du système démocratique et la mise en place des conditions insurrectionnelles et de déstabilisation de notre pays. L’Etat du Sénégal fera face. Le parrainage n’est pas forcément un avantage pour la majorité. Parce que la démultiplication des candidatures pourrait être à notre avantage. Donc, je ne comprends pas que des gens aient pu dire que le parrainage est fait pour invalider des candidatures majeures. Les citoyens sénégalais sont assez matures pour mesurer la sincérité des pouvoirs publics et les bonnes dispositions du président de la République et de la majorité d’organiser des élections fiables.
Nous avons vu, lors des dernières élections législatives, des candidats se promener seuls avec des caméras de la Rts, sans qu’il n’y ait un seul véhicule pour les accompagner. Les élections coûtent cher. Les populations ont besoin d’avoir une lisibilité sur les projets des uns et des autres. La vérité, c’est qu’au Sénégal, il y a une foultitude de partis politiques qui n’ont aucune légitimité populaire. Parce que les conditions de création d’un parti politique sont tellement faciles que n’importe qui peut se lever et créer un parti. Nous sommes aujourd’hui à plus de 300 partis politiques pour 15 millions de Sénégalais. Ce n’est pas sérieux et ce sont les populations elles-mêmes qui doivent prendre leurs responsabilités et ne pas tomber sous le joug de la dictature des partis politiques. Les Sénégalais ont d’autres préoccupations que le parrainage.
Abdoulaye Wade a un projet dans la tête, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élection dans ce pays. D’autres, sachant qu’ils sont en manque de légitimité populaire, se mettent également dans cette même posture. Parce que les différentes dernières élections l’ont montré. Aux locales de 2014, Bby a remporté la quasi-totalité des collectivités locales. Le référendum a été un plébiscite pour le président de la République et les dernières élections législatives ont été un triomphe pour la coalition. Ils savent qu’ils ne peuvent pas gagner face au président de la République. Ils savent que son bilan milite en sa faveur. Ce qui leur reste, c’est de trouver des moyens peu conventionnels pour entrainer le pays dans des difficultés. Ça ne passera pas.
L’opposition propose le bulletin unique. Pourquoi le régime refuse cette proposition ?
Sur le bulletin unique, j’en ai entendu des vertes et des pas mûres. J’ai même entendu un éminent responsable du Pds dire que c’est un moyen de rationaliser les candidatures. D’autres pensent que c’est un moyen d’économiser les deniers publics. Ce qui n’est pas vérifié. Le bulletin unique a été introduit en Afrique dans certaines démocraties naissantes, par le système des Nations Unies. Dans toutes les grandes démocraties, c’est le bulletin multiple qui est utilisé. Dans les pays africains où le bulletin unique est utilisé, les experts sont d’accord que ce sont les pays où le taux de bulletin nul est le plus élevé. Quand on parle de bulletin nul, c’est là où le vote est mal organisé. Au Sénégal, nous n’avons jamais eu de problème par rapport au bulletin multiple. Pourquoi voudraient-ils que nous puissions échanger quelque chose qui marche avec un système pour lequel il n’est pas établi qu’il est le meilleur ? Avec la prolifération des candidatures, si nous devions utiliser ce procédé, ce ne serait plus avec un bulletin unique qu’on va aller voter, mais avec un cahier unique. Donc, c’est un faux débat.
Le secrétaire exécutif national de l’Apr a récemment mis en place un dispositif cohérent de gestion de certains évènements majeurs dans la vie de votre parti. Pouvez-vous nous en dire plus par rapport à ce dispositif ?
L’Alliance pour la république va être confrontée à un certain nombre d’évènements majeurs. Déjà, il y a le travail à faire pour le recueil des signatures, en cas d’adoption à l’Assemblée nationale, de la loi sur le parrainage. Dans la proposition de loi, les candidats à la prochaine élection présidentielle devront réunir 65 000 signatures. Il s’agira de mettre le parti en ordre de bataille pour organiser ce processus. Egalement, il y a les élections présidentielles qui se profilent à l’horizon. Il s’agira d’investir le candidat du parti à la prochaine élection présidentielle. En cela, il y a un congrès d’investiture qui va être organisé, comme nous l’avions fait déjà en 2011.
Il y aura l’Internationale libérale qui devra organiser son congrès à Dakar, normalement en novembre. Il faudra faciliter l’organisation de ce congrès. Quand on parle d’investiture, on parle forcément de programme. Le candidat Macky Sall, en 2012, avait proposé un programme, un projet, un contrat aux Sénégalais autour de ce que l’on avait appelé le programme ‘’Yoonu Yokuté’’. Il s’agira, aujourd’hui, en allant aux élections présidentielles de 2019, de mettre en place un programme, proposer aux Sénégalais une vision, un projet pour la deuxième mandature. Enfin, il faudra, autour de cela, puisque c’est de grands moments de communication avec les populations, les partis, les militants, mettre en place un dispositif pour mieux coordonner la communication et parler avec les masses. Tout cela a amené le président de la République à valider la mise en place de ce dispositif.
Vous parlez de programme pour la deuxième mandature. Or, il y a le Pse qui va jusqu’à l’horizon 2035. Est-ce à dire que le Pse a montré ses limites ?
Quand le président de la République posait sa candidature à la magistrature suprême, nous avions un document de référence qui s’appelait le programme ‘’Yoonu Yokuté’’. Arrivé au pouvoir, nous avons mis en place le Plan Sénégal émergent (Pse) qui est un instrument de mise en œuvre du ‘’Yonu Yokuté’’. Même si le Pse est une vision à long terme qui transcendera les deux mandats du président Macky Sall, il s’agira de mettre en place les éléments de renforcement et d’approfondissement. Si aujourd’hui nous sommes dans la construction des infrastructures de dernière génération pour faciliter le désenclavement, la circulation, la délocalisation d’un certain nombre d’institutions, il s’agira d’aller plus loin, à notre avis, dans le deuxième mandat.
Quels sont les axes sur lesquels va reposer concrètement le programme que le président va proposer aux Sénégalais ?
Déjà, il faudra attendre que la commission se mette en place autour du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. Mais vous savez que le Pse repose sur trois éléments fondamentaux : la transformation structurelle de l’économie, la bonne gouvernance et le développement du capital humain. C’est un concept dynamique, même si c’est une vision à long terme, qui mérite d’être constamment évalué et adapté au contexte nouveau, notamment celui offert par les découvertes de richesses tels que le pétrole et le gaz. Donc, il s’agira, autour du programme de la deuxième mandature, de mieux adapter et finaliser le processus de mise en œuvre du Pse, pour que ça soit une réalité dans chaque territoire, un ressenti à tous les niveaux d’organisation du pays.
Les gens disent que le pays ne marche pas. Est-ce que vous partagez cette analyse et qu’est-ce qu’il faudrait faire pour changer cette perception ?
Je ne partage pas votre analyse. Comme j’ai l’habitude de le dire, au Sénégal sous Macky Sall, la croissance se mange. Je crois que quand on fait le bilan d’une gestion, il faut partir d’un point de référence. En 2012, quand nous arrivions au pouvoir, le Sénégal était à une croissance de 1,7 %. Six ans après, nous nous projetons sur 7,2 %. Déjà, c’est un élément de base de ce qui a été fait dans ce pays, en six ans. Sur le plan des infrastructures, il est visible qu’il y a une réelle transformation de l’environnement du Sénégal à travers des infrastructures de génération moderne, la construction d’autoroutes, de pistes de production, surtout l’émergence de nouvelles villes à Diamniadio. Aujourd’hui, il est établi et clair que les programmes sociaux qui ont été mis en place par le président de la République permettent une meilleure distribution de cette croissance.
L’actualité reste également dominée par les attaques d’Idrissa Seck contre le régime. Comment appréciez-vous cela ?
Depuis que nous connaissons Idrissa Seck, il n’a pas changé de méthode. Il est resté le même qui utilise les déclarations intempestives qui sont sans fondement et qui tendent à installer le trouble dans l’esprit des populations. Mais nous l’attendons sur le débat programmatique. Parce qu’au Sénégal, le débat programmatique a déserté les plateaux. La dernière fois qu’on l’a entendu s’exprimer, il disait aux Sénégalais que son seul projet, c’est de changer l’hymne national et de nous donner des leçons de grammaire. J’ai beaucoup de respect pour lui, mais il faut qu’il soit plus sérieux. Là où les Sénégalais l’attendent, c’est sur le projet et la vision qu’il a pour le Sénégal et pour les Sénégalais. Il ne peut pas continuer à propager des ‘’fake news’’ et ainsi croire qu’il peut gêner le pouvoir. Il perd son temps.