Le procès de l’Imam Alioune Ndao et ses 29 coaccusés se poursuit ce lundi au tribunal de Dakar. L’accusé Abdou Aziz Dia, né le 23 janvier 1990, est appelé à la barre pour actes de terrorisme en relation avec une association de malfaiteurs, actes de terrorisme visant à déstabiliser l’autorité de l’Etat, financement du terrorisme et d’apologie du terrorisme. Il a catégoriquement nié les accusations, arguant que ses propos à l’enquête ont été déformés.
« Je suis allé au Nigéria mais pas dans le fief de Boko Haram »
Cet ancien étudiant en deuxième année de géographie (c’est lui qui le dit) célibataire sans enfant a reconnu avoir fait le voyage au Nigéria « pour trouver du travail » en compagnie de Ibrahima Diallo, Mohamed Mballo et Cheikh Ibrahima Bâ, mais « pas dans le fief de Boko Haram » s’empresse-t-il de clarifier. Ce voyage aurait été financé par le nommé Moustapha Diop, rencontré en Mauritanie, selon lui. Arrivé à Abadan (Nigéria) ses journées se résumaient à lire, prier et accompagner Mohamed de temps à autres dans les champs.
« J’ai participé aux attaques des villes de Goza et Sambisa »
Deux mois plus tard, il est conduit dit-il à «Fakhou moubine» une autre localité. « Là bas, on nous interdisait de sortir et de communiquer avec nos familles. On était coupé du reste du monde. Tout était interdit dans cet endroit. Finalement, je n’avais pas étudié. Je réfléchissais sur comment faire pour rentrer au Sénégal. Mais, ce n’était pas facile » dit-il au juge. Dans cette localité, l’accusé raconte : « J’ai reçu une formation au maniement d’armes à feu pendant deux semaines. Nous nous levions chaque jour à l’heure de la prière et après, c’était les entraînements ».
Si Abdou Aziz Dia nie avoir participé à des combats dans les rangs de Boko Haram, il reconnait par contre avoir participé aux attaques des villes de Goza, de Sambisa à l’issue desquels il recevait sa part du butin. Abdoul Aziz déclare s’être rendu par la suite dans le fief de Boko Haram sous l’influence de Moustapha Diop. La-bas, dans un camp, il dit avoir subi une formation au maniement des armes à feu et des entraînements physiques.
« Je ne connais pas Imam Alioune Badara Ndao »
L’accuse nie avoir une quelconque relation avec l’Imam Alioune Badara Ndao. «Je ne connais pas Imam Alioune Ndao. J’ai une fois assisté à une conférence qu’il animait à l’Ucad. Je ne l’avais plus revu depuis lors. Je ne lui ai jamais rendu visite, je ne lui ai jamais téléphoné» se defend-t-il.