Les femmes de la mouvance présidentielle ont réitéré à l’opposition l’appel au dialogue du président de la République, avant le vote de la loi sur le parrainage.
La grosse polémique autour du projet de loi sur le parrainage interpelle les femmes de Benno Bokk Yaakaar. Ces dernières, réunies en conclave avant-hier au siège de l’Alliance pour la République, se sont prononcées sur la question, en s’adressant directement aux ‘’opposants boycotteurs’’. La présidente nationale des femmes de Benno Bokk Yaakaar, Ndèye Marième Badiane, porte-parole du jour, les a invités à répondre à l’appel du président de la République. ‘’Macky Sall continue d’ouvrir la porte du dialogue à tous les acteurs du processus électoral. Il l’a fait récemment, lors de la visite au khalife des layennes. Donc, nous prions l’opposition d’imiter la société civile, en allant discuter avec le pouvoir sur les modalités de mise en œuvre de la loi sur le parrainage. Certes, il n’y aura jamais un consensus sur la question, mais nous invitons les leaders du pouvoir et de l’opposition à s’entendre sur l’essentiel pour calmer le jeu de l’élection présidentielle du 24 février 2019’’, appelle-t-elle.
Malgré cet appel, les femmes de la mouvance présidentielle n’ont pas été tendres avec les leaders de l’opposition. Elles estiment que ces politiciens n’ont pas de programme et sont convaincus de leur défaite à la prochaine présidentielle. Le ministre d’Etat a également insisté sur la nécessité d’une application stricte du parrainage qui existe dans plusieurs pays. ‘’Dans toutes les grandes démocraties du monde, il y a un système de filtrage des candidats pour les élections. Les Etats-Unis d’Amérique, qui comptent des centaines de millions d’habitants, font des primaires. Dans ce pays, seuls deux candidats se font face à l’élection présidentielle’’, a-t-elle ajouté.
Selon la présidente des femmes de Benno Bokk Yaakaar, le principe du parrainage, constitutionnalisé en 1991, doit être généralisé à tous les prétendants aux postes de responsabilités. ‘’Des candidats indépendants, comme Me Mamadou Lo en 1993 et Me Mame Adama Guèye en 2007, ont pu recueillir le pourcentage de signatures requis. Donc, les politiciens n’ont rien à craindre. Les 47 listes présentées lors des législatives de 2017 ont prouvé qu’il y a urgence à mettre de l’ordre dans les élections sénégalaises’’.
Les femmes de Bby rappellent que le chef de l’Etat vise, à travers le parrainage, un cadre consensuel pour trouver les voies et moyens légaux d’amoindrir les coûts des élections au Sénégal. ‘’Le scrutin présidentiel a coûté 18 milliards et chaque parti en compétition a coûté 382 millions à l’Etat. Cet argent pouvait être destiné à la construction d’hôpitaux, de dispensaires ou de salles de classe’’, estime le député Adji Mbergane Kanouté.