Mbour - Les agents de santé du district sanitaire de Mbour (ouest) affiliés au syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) réclament à l’Etat le paiement intégral de la dette et des créances de la Couverture médicale universelle (CMU).
Lors d’un point presse au terme d’une assemblée générale tenue au centre de santé de Mbour, ils ont souligné que depuis 2016, l’Etat leur doit plus de 32 milliards de francs CFA.
"Si l’Etat demande aux gens d’aller se faire soigner au niveau des structures de santé, notamment les enfants de 0 à 5 ans, alors que derrière, il ne paie pas, ça pose problème. Aujourd’hui, il n’y a pas de médicaments au niveau des structures sanitaires et la majeure partie des postes de santé sont en faillite", se désole la secrétaire générale de la sous-section, Bintou Thiam Fall.
A en croire la Sage-femme d’Etat au district sanitaire de Mbour, les différents postes de santé souffrent le martyr parce qu’ils ne sont plus en mesure de payer les salaires de leurs agents. Ce qui constitue, selon elle, "une situation déplorable et catastrophique", parce qu’il y a "des postes de santé qui n’ont même pas de sirop de paracétamol".
"On ne devrait pas être là à parler de problème mais plutôt auprès des malades. Mais, les structures de santé sont plus malades que les malades qui viennent se soigner pour plusieurs raisons, notamment le non-respect des engagements pris par l’Etat", a déploré Mme Fall.
Entre autres revendications, la sous-section SUTSAS exige le paiement intégral des arriérés de salaires de tous les contractuels du ministère de la Santé et de l’Action sociale, particulièrement ceux des programmes COBRA et JICA qui courent derrière des arriérés de sept mois de salaires.
"Nous exigeons aussi l’application des accords résiduels de 201", a insisté Bintou Thiam Fall, relevant également la "situation précaire" des agents de santé communautaires (ASC).
Il y a, selon elle, des infirmiers et des sages-femmes qui sont diplômés depuis plus de dix ans maintenant et qui restent toujours en situation de chômage.
"On les utilise au niveau des structures sanitaires comme stagiaires, qui font le même travail que les agents de l’Etat, mais qui ont des salaires que la décence ne me permet même pas de qualifier de salaire mais de motivation de misère", a encore déploré la syndicaliste.
C’est ainsi que les agents de santé du district sanitaire de Mbour compte observer une grève de 24 heures dès ce mercredi, qui sera suivie d’une autre grève de 48 heures à partir de la semaine prochaine, avant de poursuivre leur plan d’actions vers la fin du mois d’avril avec la rétention des informations sanitaires.
Dans le déroulement de ce plan d’actions, les agents de santé promettent d’assurer le service minimum, parce que selon Mme Fall, leur combat n’est pas contre les populations mais pour celles-ci qui demeurent leur "raison d’être".