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Sénégal: des jihadistes présumés affirment être allés au Nigeria pour étudier le Coran
Publié le mardi 10 avril 2018  |  AFP
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© Autre presse par DR
L’affaire Mamadou Diop devant le Tribunal correctionnel de Dakar ce matin
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Dakar - Des jihadistes présumés jugés à Dakar ont affirmé mardi s’être rendus dans des zones contrôlées par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram pour apprendre le Coran et non pour y combattre dans ses rangs, comme l’affirme le parquet.

Devant la même chambre, un autre prévenu dans une affaire distincte, le Franco-Sénégalais Ibrahima Ly, avait utilisé la même ligne de défense pour justifier son séjour en Syrie, sans convaincre le tribunal correctionnel de Dakar, qui l’a condamné lundi à 15 ans de travaux forcés.

Avant d’entamer mardi l’audition des 30 prévenus, dont un imam, le tribunal s’est déclaré incompétent pour juger l’un d’eux, Mouhamadou Seck, mineur au moment de son arrestation à une date non indiquée, et né le 21 janvier 1999, qui devra comparaître devant une juridiction pour mineurs.

A la barre, Mohamed Ndiaye, alias Abou Youssouf, 34 ans, a déclaré être "parti au Nigeria pour apprendre le Coran".

Mais "je n’ai pas vu au Nigeria ce pour quoi j’étais parti. Chaque jour, il y avait des bombardements (visant Boko Haram, NDLR). Je n’ai jamais combattu aux côtés de Boko Haram", a-t-il affirmé, regrettant ce départ, sans en préciser la date.

Il a dit avoir ensuite tenté d’aller en Libye pour échapper à une arrestation à cause de ce séjour en zone contrôlée par Boko Haram, au Sénégal ou en Mauritanie, par où il a également transité.

Selon le parquet, Mohamed Ndiaye a reconnu durant l’enquête préliminaire y avoir été "formé au maniement des armes" et "conduit un char" lors de combats aux côtés de Boko Haram.

Un autre prévenu, Ibrahima Diallo, né en 1990, a aussi affirmé être allé au Nigeria "pour vivre la charia". Le parquet soutient qu’il y était pour "faire le jihad".

C’est le plus important procès pour de tels faits au Sénégal, par le nombre de prévenus, désormais de 29, dont trois femmes.

Ils sont poursuivis notamment pour "actes de terrorisme par menaces d’attentat" et complot visant à l’instauration d’une base jihadiste dans le sud du Sénégal, "association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux, apologie du terrorisme".

Pays réputé pour sa tolérance religieuse, le Sénégal compte plus de 90% de musulmans, adhérant pour la plupart à l’islam soufi, représenté par différentes confréries.

Il a été jusqu’à présent épargné par les attentats jihadistes qui ont frappé d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

Mais il a renforcé la sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après les attentats qui ont touché depuis 2016 le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, alors que le Mali voisin est le théâtre d’attaques jihadistes quasi quotidiennes.

mrb/sst/jh
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