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Lecture de l’ordonnance de renvoi: Ces faits qui accablent Imam Ndao et cie
Publié le mardi 10 avril 2018  |  Sud Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par SB
Ouverture du procès du maire de Mermoz Sacré-Cœur
Dakar, le 9 avril 2018 - Le procès de maire de Mermoz Sacré-Cœur s`est ouvert à Dakar. L`homme politique est poursuivi pour outrage à magistrat et appel à l`insurrection.
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Dans l’ordonnance de renvoi lue par le greffier, les enquêteurs et le magistrat instructeur sont revenus sur des faits qui justifieraient la culpabilité de l’Imam Alioune Badara Ndao et ses 29 co-inculpés mis en cause dans le cadre du procès pour apologie du terrorisme qui a repris hier, lundi 9 avril au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Il s’agit entre autres de la création d’un Etat islamique en Afrique de l’Ouest, des réunions pour établir une stratégie et des transferts d’argent

La reprise du procès de l’Imam Alioune Badara Ndao et compagnie est marquée par le temps de la lecture de la longue ordonnance de renvoi qui a duré plus d’une heure. Lors de cette lecture, le greffier est revenu sur des faits reprochés aux accusés imam Alioune Badara Ndao et 29 autres et qui sont à l’origine de leur mise en détention. En effet, selon le document, Imam Aliou Ndao, s’est inscrit sur le forum des combattants djihadistes et des vidéos de propagande à l’extrémisme de l’Etat islamique et les écrits appelant aux attaques contre «les non croyants» ont été trouvées dans sa tablette. Dans l’ordonnance de renvoi, les enquêteurs sont aussi revenus sur les rapports entre Imam Ndao et Makhtar Diokhané, supposé avoir des liens avec des groupes jihadistes. Ancien élève d’Imam Ndao, Makhtar Diokhané aurait, par l’entreprise de son épouse Coumba, remis 15 millions de F Cfa à son maitre Imam Ndao.

Selon l’enquête Imam Ndao a soutenu avoir remis l’argent à Ibrahima Diallo, un autre inculpé supposé avoir des relations avec Boko Haram. Mieux, relève l’ordonnance de renvoi, il serait bien au fait du projet d’installation d’un Etat sous-régional en Afrique de l’Ouest pour avoir accepté de corriger le manifeste en arabe adressé par Makhtar Diokhané. Les relations avec Saliou Ndiaye, un accusé qui, à en croire les enquêteurs, a des rapports avec les groupes jihadistes sont aussi des faits sur lesquelles l’enquête s’est appuyée pour justifier l’accusation des prévenus. Saliou Ndiaye, un voisin d’Imam Aliou Ndao, serait en étroite collaboration avec les groupes terroristes entre 2012-2013, moment pendant laquelle il avait envisagé d’aller rejoindre les combattants en Syrie.

Selon l’ordonnance de renvoi, Imam Alioune Ndao, connaissait Saliou Ndiaye, qui avait l’habitude de lui envoyer des colis venant de ses partenaires ainsi que les frais scolaires de ses jeunes frères inscrits dans son internat. Les réunions entre Rosso, Richard Toll, Petit Mbao et Lac Rose sont également des arguments contenus dans l’ordonnance de renvoi qui accablent les mis en cause. En outre, pour l’imam Alioune Ndao, c’était de son devoir, mais aussi le devoir de tout musulman, de faire en sorte que la charia (loi islamique) soit appliquée au Sénégal par le dialogue entre les représentants des deux écoles à savoir les religieux et les constitutionnalistes, révèle l’enquête.

Toutefois, il manifestait son soutien aux Sénégalais, atteints dans leur foi et agressés dans leur croyance, à destination du Niger, de la Lybie et la Syrie, note-t-on dans l’ordonnance. Il ressort toujours du document que l’accusé est d’accord pour l’application stricte de la charia au Sénégal avant de préciser qu’Imam Alioune Ndao prônait le «jihad non violent».
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