Adopté hier, le Code électoral doit être promulgué avant ce mercredi 9 avril, initialement retenu pour la clôture du dépôt des listes électorales. Une «illégalité» soulevée par Modou Diagne Fada et que partage le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo.
«On est dans l’illégalité !» Cette exclamation du président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates, Modou Diagne Fada, renseigne sur la profondeur du désaccord qui a jalonné la plénière d’hier, consacrée au vote du Code électoral modifié. Lequel a été cependant adopté et doit être promulgué d’urgence avant demain 9 avril à minuit, initialement fixé pour la clôture du dépôt des listes électorales au niveau des préfectures. Même si les délais de dépôt des listes ont été raccourcis de 90 à 60 jours dans le projet de code adopté hier, son entrée en vigueur doit se faire avant ce mercredi sous peine d’entrer dans l’illégalité. «Il suffit qu’un parti dépose sa liste ce 9 avril pour que tous les autres partis politiques qui ne l’auront pas fait soient forclos. Les 60 jours ne sont pas entrés en vigueur parce que le Code électoral n’est pas promulgué», souligne Fada.
Addoulaye Daouda Diallo : «Vous avez raison honorable député»
Modou Diagne Fada est conforté par le ministre de l’Intérieur, venu défendre le Code électoral devant les députés. «Vous avez raison honorable député. A partir du 9 avril, il pourrait y avoir des difficultés. Peut-être que c’est fait à dessein, mais l’ancien code ne nous permettait pas d’aller aux élections», avoue Abdoulaye Daouda Diallo qui, tout de même, n’avance aucune disposition tendant à éviter un tel scénario. Un hic majeur susceptible de compromettre les Locales, même s’il réaffirme la volonté du gouvernement de tenir les élections le 29 juin prochain. En effet, la loi doit être promulguée et publiée dans le journal officiel avant d’entrer en vigueur. Suffisant pour certains députés comme Mously Diakhaté de demander le report des élections et Me El Hadj Diouf de déposer une motion préjudicielle afin que le code retourne en commission. Un mot d’ordre que la majorité ne suivra pas. Elle a d’ailleurs voté le projet de loi avec 70 voix favorables et rejeté les cinq amendements de Samba Bathily, Pape Zator Mbaye, Adama Sow et Mamadou Faye, relatifs entre autres, à la déchéance du mandat d’un élu qui quitte son parti et le mode de désignation des conseillers de ville.