Le passage des budgets de moyens aux budgets de programmes affecterait positivement l’activité économique, selon le résultat d’une récente étude réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques et dont APA a obtenu une copie.
Dans cette étude intitulée « Passages des budgets de moyens aux budgets de programmes : quels impacts sur l’économie sénégalaise » les auteurs Youssoupha Diagne et Issa Faye cadres à la DPEE estime que « le Produit Intérieur Brut (PIB) gagnerait ainsi 0,57%, en moyenne, au bout de 10 ans ».
Ce résultat, selon eux, reflèterait les performances réalisées en termes d’efficience de la dépense publique notamment dans les secteurs de l’agriculture et de la construction. La productivité de ces secteurs aurait ainsi bénéficié de l’amélioration de l’utilisation des ressources publiques conformément aux hypothèses du modèle.
« La production agricole et celle de la construction enregistreraient des progressions moyennes respectives de 3,01% et 1,03% sur les 10 premières années », avancent les auteurs. Ils estiment en outre que l’énergie qui est caractérisée par une faible performance en matière d’efficience, réaliserait une croissance de 0,54%, en moyenne, au bout de 10 ans.
Le dynamisme de l’activité économique devrait profiter à d’autres variables macroéconomiques telles que le revenu du Gouvernement, l’investissement privé et la consommation des ménages.
« A cet égard, soulignent les auteurs de l’étude, au niveau des finances publiques, la réforme budgétaire devrait permettre d’accroître le revenu du Gouvernement de 0,7%, en moyenne durant la première décennie ». Ce résultat s’expliquerait par le regain d’activité qui devrait se répercuter sur les assiettes de prélèvement d’impôts et de taxes.
L’investissement privé devrait être affecté positivement suite à l’introduction des budgets de programmes. Ainsi, projettent MM Diagne et Faye,10 ans après l’entrée en vigueur des budgets de programmes, les investissements privés augmenteraient, en moyenne, de 0,83%. Selon eux, les entreprises bénéficiant de gains en capitaux seraient incitées à accroître leurs investissements.
Par ailleurs, l’amélioration de la productivité totale des facteurs liée à une meilleure utilisation des ressources publiques devrait également se traduire par un accroissement des revenus des ménages notamment via la rémunération du travail. Par conséquent, la consommation de ces derniers augmenterait de 0,65%, en moyenne, au bout de 10 ans.
En outre, rappellent les auteurs, un des objectifs majeurs visés par la réforme est d’améliorer le bien-être des populations à travers une offre de service public de meilleure qualité. Ainsi, ils soutiennent que « la modification de la pratique budgétaire dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures routières se traduirait par une amélioration du bien-être des ménages, en moyenne, de 26,9% sur une période de 10 ans ».