Dakar - Le ressortissant sénégalais intercepté par la police algérienne alors qu’il tentait de rallier l’Espagne a été pris en charge par les autorités consulaires sénégalaises mais risque de garder des séquelles de son errance dans le désert, a précisé l’ambassadeur Sory Kaba, directeur général des Sénégalais de l’extérieur.
"Aujourd’hui, sa vie est hors de danger, mais sur le plan sanitaire, il souffre encore, parce qu’il risque même d’être amputé des deux pieds", a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS, au sujet de ce ressortissant sénégalais dont la situation a été évoquée par plusieurs journaux ces derniers jours.
Des médias sénégalais ont fait état de Sénégalais arrêtés ou kidnappés par des gendarmes algériens, relayant en particulier les inquiétudes de la famille d’un migrant qui aurait contacté sa famille via WhatsApp pour l’informer de sa situation et alerter les autorités sénégalaises.
"La seule information que j’ai eue", le jeudi 5 avril, de l’ambassadeur du Sénégal à Alger, fait état d’un "compatriote sénégalais qui cherchait à traverser la frontière entre le Maroc et l’Espagne, qui a été pris par les gardes marocains, qui a été maltraité (…) bastonné, qui a été battu" avant d’être "laissé maintenant en rade, en errance dans le désert, et c’est là où la police algérienne l’a ramassé", a précisé Sory Kaba.
Les policiers algériens, se rendant compte de sa nationalité, "ont contacté notre ambassade qui l’a systématiquement pris en charge. Aujourd’hui, sa vie est hors de danger mais sur le plan sanitaire, il souffre encore, parce qu’il risque même d’être amputé des deux pieds (…)", a indiqué le directeur général des Sénégalais de l’extérieur.
Il parle de "situations assez délicates parce que depuis un bon moment, on se rend compte qu’il y a beaucoup d’expulsions" d’Algérie de ressortissants du Sud du Sahara, "dans une logique qui ne respecte pas les droits de l’Homme".
" (...) nous l’avons dénoncé et une lettre de protestation a été envoyée à l’ambassade d’Algérie à Dakar", suite à quoi "notre ambassadeur à Alger a été commis, a reçu des instructions du ministre (des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur) pour que les autorités algériennes comprennent que le Sénégal n’est pas dans cette dynamique-là", a signalé l’ambassadeur Sory Kaba.
"En son temps, il y avait beaucoup plus de Maliens, beaucoup plus de Nigériens qui ont été expulsés. Sur par exemple 500 ou 600 rapatriés, les Sénégalais étaient 7 ou 10 personnes", mais il reste que cette pratique "n’est pas ce qui est attendu", a fait valoir Sory Kaba.