Après avoir démissionné de la Magistrature, le juge Ibrahima Hamidou Dème a annoncé son entrée en politique avec la création du mouvement «Ensemble». Il a fait la déclaration samedi dernier 31 avril, lors de l’émission «Ça me dit Mag» sur la 2Stv (privée), dont il était l’invité.
Le juge Ibrahima Hamidou Dème invité, samedi 31 mars, de l’émission «Ça me dit Mag» de la 2 Stv a annoncé son entrée en politique avec la création d’un mouvement dénommé «Ensemble». «Avec des amis et d’autres personnes, nous allons créer un mouvement politique dont le nom devrait être Ensemble», a confié M. Dème. Un choix motivé, selon le magistrat démissionnaire, par l’effritement des fondements de la société.
Des manquements qui commencent, déplore-t-il, par «la justice qui, une fois fragilisée, menace l’équilibre social». La justice sénégalaise qu’il estime être dans une «mauvaise posture est dirigée par une élite politique qui l’utilise à sa guise», s’est insurgé l’ex-magistrat.
Son engagement politique se justifie aussi par une volonté de mettre un terme à l’accaparement de la politique par des «gens qui a pris en otage les Sénégalais».
Par ailleurs, dans son face-à-face avec le présentateur de l’émission, Pape Alé Niang, Ibrahima Hamidou Déme, est revenu sur le procès du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall. Il a soutenu que la «procédure a manqué de pédagogie». Pour lui, le maire de Dakar devait être libéré juste après le cautionnement de biens supérieur à la somme incriminée. Il déplore en outre une justice sélective qui met de côté les partisans du régime pour s’attaquer à des opposants du pouvoir.
«La justice est malade» dit-il. Il parait nécessaire pour Ibrahima Hamidou Déme, que ceux qui gangrènent cette justice soient identifiés. L’instrumentalisation de la justice par les hommes politiques est un danger qu’il faut combattre, trouve-t-il. Sur la 2Stv, le magistrat démissionnaire est aussi revenu sur l’organisation du Conseil supérieur de la magistrature. Celui-ci ne fonctionne pas sur des bases transparentes, confie-t-il. En guise d’exemple, il cite la tenue de six consultations à domicile en six mois. Or, en temps normal, il n’y avait même pas trois consultations en trois mois. « Pendant ces consultations, toutes les décisions prises étaient des nominations », dénonce par ailleurs Ibrahima Hamidou Déme.