Au moins, cinq chefs militaires sénégalais ont dirigé des missions de maintien de la paix de l’Organisation des nations Unies (ONU) depuis l’accession du Sénégal à l’indépendance en 1960.
Le général Mountaga Diallo, décédé en septembre 2017, est le premier officier sénégalais à diriger une mission militaire des Nations unies.
Le général Diallo a dirigé de 2000 à 2003, la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo, la MONUC, devenue MONUSCO.
Il a ouvert la voie aux autres officiers généraux sénégalais, dont Babacar Gaye, El Hadj Mouhamadou Kandji, Balla Keïta,
Après avoir dirigé les Forces armées sénégalaises et occupé le poste d’ambassadeur du Sénégal en Allemagne, le général Babacar Gaye est entré à l’Organisation des Nations unies en 2005.
En avril 2005, l’ancien Chef d’Etat-major des forces armées sénégalaise (CEMGA) est nommé comme commandant des forces de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC).
Le général Babacar Gaye quitte la MONUC en 2008. Il est nommé conseiller militaire pour les opérations de maintien de la paix et chef du bureau des affaires militaires au sein du département du maintien de la paix.
Le 12 juin 2013, le Secrétaire général des Nations unies, promeut le général de corps d’armée Babacar Gaye en tant que Représentant spécial et Chef du Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), basé à Libreville, au Gabon.
Le 16 juillet 2014, le Secrétaire général des Nations unies renouvelle sa confiance au général Gaye en faisant de lui son Représentant spécial et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA), créée par la résolution 2149 du Conseil de sécurité datée du 10 avril 2014.
Le 12 août 2015, sur demande du Secrétaire Général des Nations unies, le général Gaye a démissionné de ses fonctions onusiennes après les scandales répétitifs des casques bleus et des forces françaises.
Comme le général Babacar Gaye, le général Papa Khalilou Fall a occupé un poste prestigieux dans l’administration militaire de l’ONU.
Le général Fall a commandé la Force multinationale en Côte d’lvoire sous mandats de la CEDEAO et de l’ONU en 2003.
Un autre officier général sénégalais, Abdoulaye Fall, s’est illustré en Côte d’Ivoire. De 2003 à 2004, il a commandé la Mission de la CEDEAO en Côte d’ivoire (MICECI).
De 2004 à 2006, il est commandant des forces de l’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI).
Pour sa part, le Général de division El Hadji Mouhamadou Kandji, a été le Chef des forces de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) du 15 mars 2009 au 31 décembre 2010, fin de la mission.
Le Brigadier Général El Hadji Mouhamadou Kandji a occupé diverses fonctions au sein de l’ONU.
Il a ainsi été Commandant adjoint de la Force de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et Conseiller militaire adjoint au Département des Opérations de Maintien de la Paix de l’ONU à New-York.
Il a également servi au sein de la FINUL en 1981 et a été Commandant du contingent sénégalais de la MONUIK en 1994.
Actuel commandant de la force onusienne en Centrafrique (MINUSCA), le général Balla Keïta a plus de 40 ans d’expérience militaire aux niveaux national et international.
Nommé en février 2016, le général Keïta était, depuis le 7 novembre 2015, Commandant par intérim de la Force de la MINUSCA et auparavant, de 2013 à 2015, Commandant adjoint de la Force de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), après avoir été Commandant de secteur, de 2007 à 2010.
Un général de la gendarmerie sénégalaise, Jean Baptiste Tine, a occupé aussi des fonctions de chef de la composante Police de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA).
Grand contributeur des forces onusiennes, le Sénégal a payé un lourd tribut de sa participation active dans les opérations de maintien de la paix, avec souvent des pertes en vies humaines dont celle du capitaine Mbaye Diagne, décédé en 1994 au Rwanda.
En 2014, l’ONU a créé une médaille pour acte de bravoure exceptionnelle et a choisi de nommer cette récompense du nom du capitaine sénégalais Mbaye Diagne tué au Rwanda en 1994 après avoir sauvé des centaines de Rwandais.
La médaille Mbaye-Diagne pourra récompenser aussi bien les civils que les militaires qui se distingueront en bravant des dangers extrêmes pendant une mission de l’ONU.