Le président du Réseau national des associations de personnes vivant avec le VIH SIDA (RNP+), Mamadou Moustapha Dia, a lancé un appel pour sortir de Dakar le fonds destiné à la prise en charge des malades pour en bénéficier les régions de l’intérieur du Sénégal.
‘’Logé à la Direction de l’action sociale, ce fonds qui avoisine les 500 millions de francs CFA n’est disponible qu’à Dakar où tous les malades sont obligés d’aller pour en bénéficier’’, a-t-il déploré.
M. Dia s’exprimait devant la presse en marge d’un atelier axé sur la sensibilisation contre la stigmatisation et la discrimination contre les personnes vivant avec le virus et les malades.
Selon lui, il faut en arriver à la régionalisation voire la départementalisation de ce fonds dont ont besoin tous les malades éparpillés à travers le pays et qui n’ont pas forcément les moyens de se rendre à Dakar pour en bénéficier.
Il a insisté sur la nécessité pour les populations sénégalaises de se dépister afin de se soigner et d’éviter la propagation du virus estimant que lorsqu’on connaît son statut, on ne constitue plus un danger pour la société.
‘’Au Sénégal, le taux de prévalence est de 0,7%, mais le taux de +séro-ignorants+ est grand’’, a-t-il expliqué signalant que les personnes vivant avec le virus sont animées d’une volonté de voir le circuit de transmission s’estomper.
Sur la base d’études faites au Sénégal, M. Dia a jugé élevé le taux de stigmatisation, à 38%, estimant que cela n’encourage pas les personnes à aller se dépister ou à reconnaître leur maladie pour aller se soigner.
Le président du RNP+ a déclarait également que 70% des malades s’auto-stigmatisent. Ce qui ne plaide pas non plus pour une prise en charge correcte de la maladie.
Pour sa part, Dr Fatou Ndiaye a insisté sur l’importance du traitement des femmes enceintes pour arrêter la transmission mère-enfant qui peut-être aussi efficace durant l’accouchement ou la phase d’allaitement.
Des recommandations ont été faites par les participants à cet atelier par l’imam Idrissa Mbengue pour une prise en charge, dans les sermons, de la sensibilisation contre la stigmatisation des malades qui ne contribuent qu’à les décourager à aller se soigner.
Une meilleure information du public sur les modes de transmission du virus --qui ne l’est pas seulement par voie sexuelle, a été également souhaitée par les participants tout en saluant les progrès enregistrés dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.