Longtemps restée sans cause bien définie, la mort inattendue du nourrisson (MIN) - anciennement mort subite du nourrisson - pourrait être liée à des facteurs génétiques.
Les mutations génétiques rares associées à l'altération des muscles respiratoires sont plus fréquentes chez les enfants décédés du syndrome mort inattendue du nourrisson que chez les autres bébés, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale The Lancet. La mort inattendue du nourrisson (MIN), longtemps appelée "mort subite du nourrisson", est définie comme le décès soudain, inattendu et sans cause identifiée, d'un bébé âgé de 1 mois à 1 an. Selon l'Institut de veille sanitaire, le nombre de morts inattendues du nourrisson, s'élève à 140 par an en France.
Les chercheurs ont mené une étude avec deux cohortes de 278 enfants d'ascendance européenne caucasienne décédés de la mort inattendue du nourrisson au Royaume-Uni et aux États-Unis.
L'étude a porté sur la prévalence des mutations dans le gène SCN4A qui affectent le fonctionnement des muscles respiratoires. Les mutations de ce gène sont associées à une gamme de troubles neuromusculaires génétiques.
UN LIEN ENTRE MUTATIONS GÉNÉTIQUES ET SYNDROME MORT INATTENDUE DU NOURRISSON
Si ces mutations sont très rares et sont identifiées chez moins de cinq personnes sur 100 000, l'étude a trouvé des mutations de ce type chez quatre des 278 enfants décédés du syndrome de mort subite du nourrisson, contre aucun chez les 729 témoins sains.
Cette mutation est surreprésentée dans ce groupe et pourrait indiquer un élément génétique de la mort inattendue du nourrisson.
"Notre étude est la première à associer la mort inattendue du nourrisson à une faiblesse des muscles respiratoires dont la cause est génétique. Cependant, d'autres recherches seront nécessaires pour confirmer et comprendre ce lien", a indiqué l'un des auteurs de l'étude, le professeur Michael Hanna. "Cette mutation pourrait augmenter la probabilité de mort inattendue du nourrisson dans certains cas. Pendant cette période, la mutation pourrait potentiellement laisser les enfants avec des muscles respiratoires plus faibles et, si un facteur de stress externe affecte leur respiration (fumée de tabac, étouffement avec la literie, maladie mineure ou obstruction de la respiration), ils pourraient être moins capables de corriger leur respiration, tousser ou reprendre leur souffle", explique Michael Hanna.
Le facteur génétique n'expliquerait pas à lui seul la mort inattendue du nourrisson.
Il est donc recommandé de suivre les préconisations médicales. Pour prévenir ce phénomène, il est demandé de coucher les bébés sur le dos dans un lit sans doudou ni obstacles et d'éviter de les faire dormir dans le lit des parents.