Dakar (Sénégal) - Les pays d'Afrique occidentale perdent chaque année environ 170 milliards de francs CFA à cause de la « pêche clandestine » de la Corée du Nord, selon un rapport de la Commission sous régionale des pêches, communiqué à l'Agence de Presse Africaine ce lundi.
Les exportations ouest-africains de produits de la mer vers le marché mondial ont baissé de 500 millions de dollars au début des années 1980 à 250 millions de dollars aujourd'hui, a révélé étude.
Bien qu'elles soient des ressources renouvelables, elles se font rares et coûteux en raison des dures réalités du marché et de la surpêche par les bateaux étrangers, en particulier les Nord-Coréens, dont 200 chalutiers pêchent illégalement dans les eaux africaines chaque année, affirme le rapport.
La Commission a indiqué que les grands navires de pêche nord-coréens utilisent, entre autres, des câbles, des cordes nivelant et des dynamites, au mépris des normes internationales qui interdisent l'utilisation de ces types d'outils de pêche.
Il explique que les activités de pêche illégales coûtent à la région d'Afrique de l'Ouest environ trois millions d'emplois, soit 10 pour cent de la main-d'œuvre, tenant compte du nombre de ménages dont la subsistance dépend de l'industrie de la pêche.
Cette étude qui résulte d'un sommet de la pêche à Dakar, dans la capitale sénégalaise en mars dernier, note en outre qu'à cause des activités de ce genre, les pêcheurs locaux sont incapables de vivre de leur activité économique, ce qui oblige les jeunes à recourir à des mesures de désespoir parfois mortelles, à la rechercher de pâturages plus verts hors d'Afrique.
Il fait référence aux milliers de jeunes hommes et femmes d'Afrique qui se noient chaque année lorsque leurs bateaux chavirent en tentant de franchir les eaux dangereuses de la Méditerranée pour l'Europe.