SociétéCommuniqué de presse sur la déclaration d’un syndicat relative à une enquête du ministère de l’Éducation nationale sur l’appartenance syndicale des enseignants
Dans une déclaration du 02 mars 2018, reprise par certains organes de presse et intitulée « Menaces sur les libertés syndicales de la part du Ministre de l’Éducation nationale », le Syndicat unitaire et démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES) soutient avoir constaté, « avec surprise et indignation, l’organisation d’une enquête nationale sur l’appartenance syndicale ou la non syndicalisation de tous les enseignants, dans le cadre d’un recensement exhaustif, à tous les niveaux ».
Le ministère de l’Éducation nationale tient à préciser qu’aucune enquête de ce type et aux fins alléguées n’est menée.
Le ministère de l’Éducation nationale rappelle que c’est à la demande des syndicats, que les services compétents de l’Administration prélèvent à la source, sur le salaire de chaque enseignant qui le souhaite, sa cotisation syndicale mensuelle communément appelée check-off pour la reverser au syndicat désigné par l’enseignant lui-même.
Il est dès lors logique de comprendre que, pour prélever une cotisation syndicale du salaire d’un enseignant pour la reverser à son syndicat d’appartenance, le ministère de l’Éducation nationale est tenu de connaître l’organisation syndicale à laquelle le check-off prélevé doit être reversé.
En réalité, les services compétents de l’Administration disposent déjà d’une base de données des enseignants membres de chaque syndicat. Toute nouvelle fiche de collecte de données devrait être perçue tout simplement comme un moyen supplémentaire de contrôle de la cohérence, de l’exhaustivité et de la fiabilité de ladite base, pour permettre à chaque syndicat de recevoir, sans contestation, le montant qui lui est effectivement dû au titre des cotisations de ses membres.
Si, comme le dénonce le SUDES dans sa déclaration, demander à un enseignant son syndicat d’appartenance est « susceptible d’ouvrir la voie à de graves dérives dans la gestion du personnel comme le clientélisme, le favoritisme, l’ostracisme, la discrimination », la logique voudrait que les check-off ne soient plus prélevés par l'Administration. En conséquence, il reviendrait désormais à chaque enseignant de verser directement sa cotisation au syndicat de son choix. Ce nouveau dispositif dispenserait l’Administration de connaître l’appartenance syndicale des enseignants.
Ainsi, serait satisfaite l’exigence, réclamée par le SUDES dans sa déclaration, « d’une suppression à jamais de la rubrique appartenance syndicale dans les fiches de renseignements et autres documents administratifs, quelle qu’en soit la motivation ».
Fait à Dakar, le 21 mars 2018
Pour le ministère de l’Éducation nationale
Le Directeur des Ressources humaines